Le mandat de Hollande : Quel bilan ?
Dans un contexte économique difficile, bien que reparti légèrement à la hausse depuis 2014, Hollande a depuis tenté de mettre en oeuvre ses promesses, tant sur le plan économique que social. Une question mérite d’être posée : qu’en est-il 5ans après ?
Hollande ou l’art de ne pas choisir
Mais l’espoir soulevé par cette victoire se heurte bien vite aux limites du mandat du nouveau président. Entre une gauche désunie, une économie qui ne se relève pas, les années 2015 et 2016 marquées par les attentats terroristes, le bilan est lourd. Bien qu’on ne puisse faire porter à François Hollande l’entière responsabilité, il convient de dégager les axes de la politique qu’il a menée, afin d’établir un constat, et notamment par rapport aux objectifs fixés au début du quinquennat. Dans plusieurs domaines, les choix faits par Hollande apparaissent alors caractérisés par un certain manque de conviction, ce qui est regrettable étant donné le besoin de fermeté de la France aujourd’hui.
Economie : un revirement social-libéral non assumé
Élu sur la promesse d’un retournement de la courbe du chômage, Hollande n’a pas tardé à revoir ses objectifs à la baisse. Ainsi, selon les chiffres de Pôle emploi, en janvier 2012, le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A s’élevait à 2 868 700. Il passe à 3 350 800 en janvier 2014. Après plusieurs trimestres d’économie en stagnation, et malgré un contexte économique plutôt favorable - avec la baisse du prix du pétrole, les taux d’intérêts qui diminuent - Hollande n’a pas réussi à relancer l’économie de manière significative.
Malgré un effort d’assainissement des finances publiques, l’objectif des 3% a été reporté à la fin du mandat.
Par ailleurs, au lieu de se limiter aux 60% escomptés par Bruxelles, la dette atteint aujourd'hui 97,6% du PIB, soit environ 2160,4 milliards d’euros (selon les chiffres de l’INSEE). L’augmentation de la dette publique n’est bien sûr pas un phénomène nouveau, néanmoins c’est en 2014 qu’elle signe un record historique en dépassant les 2000 milliards d’euros. Certes, pour le moment, le coût de la dette est faible étant donné la chute des taux d’intérêts, mais cette situation n’est pas éternelle. Rappelons que la dette est détenue en majorité par des « non-résidents », des sociétés financières européennes, ce qui implique un risque systémique en cas de crise.
La loi El-Khomri en 2016 a elle aussi été très controversée. Au delà de son contenu, la principale critique que l’on peut adresser à François Hollande concerne la façon dont il a fait connaitre cette loi aux français. Présentée à un moment particulier, quelques mois avant la fin du quinquennat, cette loi a provoqué de vives manifestations. Ce revirement économique non assumé a fait l’objet d’une communication très mauvaise : aucun travail de préparation n’a été fait, le sujet a été lancé rapidement, ce qui n’a pas permis aux différents acteurs de disposer d’une grille de lecture claire et objective. Vidée de son contenu, son passage en 49-3 n’a fait que réduire encore davantage sa portée politique, et a contribué à décrédibiliser le gouvernement et sa capacité à convaincre sans passer en force.
Société : un bilan mitigé et des projets sources de désunion
Un des premiers sujets abordés par Hollande en son début de mandat est bien sûr le mariage pour tous. Avec la loi du 17 mai 2013 qui autorise le mariage homosexuel, la France devient le 14ème pays au monde à ouvrir le mariage au couple de même sexe. Le vote de cette loi a provoqué une désunion de la société, notamment avec le rôle actif de la Manif Pour Tous, mouvement qui est né pendant les débats sur la loi, et qui a récemment soutenu le candidat à la présidentielle lors de la primaire de la droite.
Mais cette désunion ne s’applique pas qu’à la société civile : la décision de François Hollande d’étendre la déchéance de nationalité à tous les binationaux en début de l’année 2016 a contribué à fracturer la gauche de manière significative. La proposition de loi n’a pas fait pas l’unanimité, et amène des réactions parfois même très tranchées, comme celle de Benoit Hamon qui annonce qu’il ne votera pas la proposition en déclarant que « c’est une question de valeur et de conscience ». Vivement contestée par les rangs socialistes, la réforme de la constitution est finalement abandonnée par François Hollande après 4 mois de controverse. Dans ce contexte d’insécurité, où des mesures de protection sont plus que nécessaires, on peut se demander l’intérêt de consacrer autant d’énergie pour une mesure qui n’aurait sans doute pas eu d’effet significatif dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.
Une politique extérieure non cohérente
Paradoxalement, la politique extérieure de Hollande est par contraste ferme et assumée. Il est vrai qu’en ces années marquées par le terrorisme, la fermeté était la seule réponse susceptible de satisfaire les français. Entre l’opération Serval au Mali, l’opération Sengaris en Centrafrique, la tentative d’intervention en Syrie, le bilan est chargé. Dans chacun de ses choix il tient des positions unilatérales et presque inattendues.
Cependant, plusieurs failles peuvent être soulevées :
Après avoir déclaré que l’envoi de troupes françaises en Syrie serait « irréaliste et inconséquent », en juin 2016, les autorités françaises ont bien reconnu que des militaires français se trouvaient sur le sol syrien.
Quoi qu’il en soit, les 60 engagements pour la France listaient une série d’objectifs à atteindre, en politique extérieure et politique européenne.
Certains de ces objectifs ont bien été atteints, comme le retrait des troupes d’Afghanistan, mais sont à nuancer : le retrait des troupes a en effet été engagé en mai 2012. La date butoir de l’OTAN correspondait à fin 2014. Ceci démontre qu’en réalité, cette action est plus symbolique que vraiment utile. Le retrait a même été considéré comme inutile, puisque, de toute manière, la France était déjà en « phase finale » en Afghanistan, et que le retrait n’a pas été financé par les américains, comme prévu initialement, mais par la France.
Par ailleurs, certains des objectifs annoncés, comme la réforme du Conseil de sécurité, ou la création d’une organisation mondiale pour l’environnement ne peuvent être mis en oeuvre par le président seul, mais sont l’objet d’une action multilatérale. Le Président ne peut donc pas être tenu pour seul responsable, même si l’on peut critiquer les promesses irréalisables car trop ambitieuses.
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Ton opinion Vraiment…
Ton opinion Vraiment Francois A Mal Diriger La France Sur Le Plan Economique
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