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Syriza au pouvoir : vers un changement de cap pour l'Europe ?

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Depuis les élections du 25 janvier 2015, Syriza est le premier parti grec. Le mot d'ordre du nouveau premier ministre Aléxis Tsípras est la révolution de la politique économique européenne. Il se présente ainsi comme la figure politique capable de proposer une véritable alternative à l'Europe de la rigueur. Qu'en est il dans les faits ?

Syriza muselé face à l'Europe

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04/04/2015 - 15:30
Syriza, malgré ses promesses d'instaurer une nouvelle politique économique dans son pays, ne semble pas être capable d'insuffler un vent nouveau sur l'Europe.

Alexis Tspiras, chef du gouvernement grec depuis le 25 janvier, avait durant sa campagne assuré qu'il s'opposerait radicalement à la politique menée par le gouvernement précédent sous le « diktat » de l'Union Européenne. Des réformes dites « humanitaires » furent promises comme la hausse du salaire minimum, ou encore la réouverture du groupe audiovisuel public ERT fermé depuis 2013.

Seul problème : le pays aurait besoin de débloquer 12 milliards d'euros pour mettre ces mesures en place, une somme que l'Union Européenne n'est pas prête à débloquer.

Un vote qui va à l'encontre des traités

Certains s'insurgent du refus de l'Union Européenne et des institutions financières de coopérer avec la Grèce sur ces points de réforme, en rappelant les principes du respect de la démocratie et du choix du peuple grec. Cependant, on devait s'attendre à une vive réaction négative de la part de l'Union Européenne face aux propositions de monsieur Tsipras. En effet, ces propositions vont à l'encontre des traités de formation de l'Union Européenne même. Le Traité de Maastricht signé en 1992 est celui qui institue l'Union Européenne, prévoit les « critères de convergence » et institue un volet répressif. Il s'agit d'un traité majeur pour la formation de l'Union Européenne. Quand Syriza déclare que la dette Grècque devrait être supprimée, ce sont ces critères qu'il remet en cause. Alexis Tsipras a vivement critiqué le mécanisme de sanction de l'Union Européenne qui permet à la Commission d'obliger un État à payer ses dettes. Il n'est donc pas étonnant que celle ci se refuse à être trop généreuse vis à vis des demandes de Alexis Tsipras.

Le combat de Syriza semble bien mal engagé face à une Union Européenne déterminée à se battre pour faire respecter ses racines et ses règles.

L'Europe : de l'engouement à la méfiance

En Europe, un climat ambivalent règne concernant Syriza. D'un côté la gauche radicale Européenne formée de partis pour la plupart dans l'opposition, évoque un « printemps Européen » et le « signal du changement » pour ne citer que Jean-Luc Mélenchon, proche du Parti de Gauche français et Antonio Costa secrétaire général du Parti Socialiste Portugais. En Espagne, le parti Podemos qui doit faire face à des échéances électorales en mai 2015, rêve d'un destin à la Syriza. De l'autre côté les gouvernement Européens ont eu des réactions mitigées. Bien qu'ils aient tous appelé à l’apaisement au lendemain de la victoire de Syriza, le ton s'est graduellement durci. À l'image de François Hollande, qui le 26 janvier affirmait que la France serait aux côtés de la Grèce sur le chemin du retour à la stabilité, et qui début février rappelait à A. Tsipras que tous les États de l'Union Européennes devaient respecter les règles du jeu. Angela Merkel bien qu'elle ait affirmé sa volonté de voir la Grèce rester dans l'Union Européenne n'est pas prête à accepter un troisième allègement de la dette publique Grecque. Enfin, le 1er mars, Marianno Rajoy a exhorté le gouvernement grec à « être sérieux », autrement dit à être raisonnable devant les demandes de l'Union Européenne.

Dans sa volonté de changer la politique économique de l'Union Européenne, A.Tsipras, principalement soutenu par des partis de l'opposition, ne semble pas avoir beaucoup de chances de se faire entendre des dirigeants Européens.

La désillusion : la Grèce cède face à Bruxelles

Dès le lendemain de l'arrivée au pouvoir de A. Tsipras, la Banque Centrale Européenne menaçait la Grèce en affirmant fermement qu'aucune trajectoire unilatérale ne serait possible en Europe. Quelques jours plus tard, l'institution monétaire mettait sa menace à exécution en suspendant le régime de faveur accordé aux banques grecques. Le message était clair : il fallait négocier avec les partenaires européens. Le gouvernement d'Alexis Tsipras n'a pas eu d'autre choix que de se soumettre à cette exigence. En effet, la Grèce n'est pas capable de faire face à ses échéances financières sans l'aide accordée par l'Union Européenne. Pour le seul mois de mars, la Grèce doit rembourser 1,5 milliard d'euros au FMI et 875 millions d'euros en Bons du Trésor à des banques étrangères. Il semble également probable que le pays demande un troisième plan d'aide pour se refinancer avant la fin de l'année. Ainsi, le 23 février, A. Tsipras a fait parvenir son plan de réformes à ses partenaires européens reléguant les mesures « humanitaires » à la dernière page de la liste. Le pays s'engage à continuer le travail commencé par le gouvernement précédent sous l'impulsion de Bruxelles.

La Grèce, parce que dépendante des aides Européennes ne peut pas se permettre de s'opposer frontalement aux exigences de l'Union Européenne. Autrement dit, le vent du changement en Europe ne souffle déjà plus.

 

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