La visite officielle de François Hollande, nouveau Président français en Pologne
Un début favorable
L’aimable relation entre Bronislaw Komorowski (le président polonais) et François Hollande a commencé même avant les élections françaises. En Mars 2012, le président polonais était le seul dirigeant européen qui a décidé de rencontrer le favori dans la course à l'Elysée. C'était un signe important pour les électeurs potentiels de Hollande qui pouvaient douter de sa reconnaissance sur la scène internationale, surtout après les critiques exprimées par la chancelière allemande Angela Merkel et le Premier ministre britannique David Cameron. Cependant, cette visite était aussi un échec remarquable des autorités polonaises, en raison d'un refus inattendu de Donald Tusk, Premier ministre polonais, pour accueillir le candidat français. Cette décision difficilement explicable a non seulement déçu le camp politique de Hollande, mais elle était aussi une preuve de l'ambiguïté de la politique étrangère polonaise
Un message psychologique
Lors de son discours aux députes polonais, François Hollande a évoqué l'histoire commune des deux pays dont le point de passage a toujours été le combat pour la liberté. Evoquant les révolutions de 1789, 1830 et le succès de la lutte polonaise pour la liberté achevé dans la seconde moitié du XX e siècle, le président français a insisté sur le rôle crucial des relations amicales des deux grandes nations européennes. Cet hommage respectueux rendu à la Pologne était censé être une prochaine étape vers la fin des stéréotypes préjudiciables contemporains symbolisés par le « plombier polonais". Les Polonais souffrent d'une apathie française et l'angoisse résultant d'une vision communément partagée de la force de travail polonais qui, en raison de sa demande financière limitée, est censé inonder le marché français.
Voix commune dans l'UE
Quand il s'agit des réussites cruciales de la visite, la plus importante concerne le compromis des approches présentés lors des négociations du budget européen par le Conseil européen. Au grand soulagement des autorités polonaises, le dirigeant socialiste français a promis de rester sur le côté polonais contre les coupures relatives à la politique agricole commune et aux Fonds de cohésion. Par ailleurs, François Hollande a déclaré un soutien français à l'adhésion de la Pologne à la zone euro et a donc fait appel de laisser les autorités polonaises prendre leur part à des discussions sur l'union économique et monétaire.
Alliances cruciales
François Hollande a également mis l'accent sur d’autres aspects de la coopération franco-polonaise en sein des organisations internationales. Il a exprimé son espoir de réanimer le Triangle de Weimar (une organisation née en 1991 de la volonté de coopération de la Pologne, la France et l'Allemagne), qui devrait se traduire par des actions concrètes afin de rapprocher ces puissances européennes. En tant que pays membres de l'OTAN, la coopération entre ces deux pays est cruciale pour le développement d'un système de défense commun, déjà activé par une coopération entre les industries d'armements nationales et la recherche scientifique.
Les relations franco-polonaises en voie d'approfondissement
Une vision lumineuse de l’avenir franco-polonais est également liée à des promesses concernant les partenariats multidisciplinaires. De nombreux hommes d'affaires français représentant des intérêts majeurs comme les fournisseurs d’énergie telles qu’EDF et Areva ont accompagné le président français lors de sa visite à Varsovie. Cela a comme but de permettre un échange commercial équilibré mutuel entre les deux pays. Les champs potentiels d'une coopération approfondie comprennent également l'éducation, la recherche scientifique, le développement technologique et l'environnement.
Nouvelle redistribution du pouvoir
Un changement de l'hôte de l'Elysée est sans doute un tournant dans les relations franco-polonaises. L'ancien président français, Nicolas Sarkozy, s’est fait connaitre pour son étroite relation et la coopération avec la chancelière allemande Angela Merkel, en particulier en ce qui concerne l’approche restrictive à l'égard des politiques européennes dont la Pologne a toujours été l'un des bénéficiaires les plus importants. Ce tandem puissant a été immédiatement décrit par la presse internationale d’un terme sarcastique "Merkozy". Cependant, les dernières élections présidentielles françaises paraissent comme un nouveau point de départ dans les relations entre Paris et Varsovie. Les prévisions actuelles sont incontestablement optimistes.
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Les différences fondamentales
Tout d’abord, la Pologne et la France ont opté pour des idées différentes de la gestion de l'Union européenne. France, étant au cœur même de l'intégration européenne depuis des décennies, n’aimerait voir que des petits changements à sa position dominante partagée avec l'Allemagne. La politique de l'ancien président, Nicolas Sarkozy, était une preuve de cela. D'autre part, la Pologne voit le moteur allemand-français comme une tentative de limiter le pouvoir de décision des autres Etats de l'Union. Elle essaie de rompre avec ce modèle, soit en proposant des réformes visant à renforcer les institutions européennes, soit en essayant de négocier directement avec l'Allemagne.
C’est l’argent qui compte
Le budget européen pour les années 2014-2020 est encore un autre sujet de mécontentement. Paris, étant un contributeur net au budget, voudrait réduire ses dépenses. Au contraire, la Pologne est le plus grand bénéficiaire net, et elle doit sa performance économique splendide en grande partie à l'aide qu'elle reçoit des Fonds de cohésion. Il ne devrait pas donc surprendre personne que Varsovie est plié à faire tout son possible pour arrêter les coupes. Au moment où la communauté européenne se trouve réduit à un groupe de pays luttant pour l'argent, chacun est tenu se battre pour lui-même.
L'intégration européenne
Même pendant la présidence de Sarkozy, la France a essayé de défaire doucement le processus d'élargissement de l'Union européenne à l'Est, en rétrécissant les cercles des décideurs aux pays de la zone euro. Même si l'initiative a échoué, les Polonais craignaient d'être exclus par club élitiste composé par les pays partageant la monnaie unique. Pourtant, encore une fois la Pologne cherche quelque chose différent: elle est plutôt satisfaite du statu quo d'aujourd'hui, où le pouvoir est réparti entre les nouveaux et les anciens pays de l'UE. Pologne a peur d'une union à l’intérieur de ce qui existe à l’heure actuelle.
Alors, sont-ils tout près maintenant?
Alors, qu'est-ce que la visite du nouveau président français en Pologne signifie pour les relations bilatérales ? Comment comprendre toutes ces beaux mots qui ont été prononcés sur le partenariat, sur les obligations mutuelles et l’histoire commune? Pas grand-chose en fait. Il n’y aura pas de changement à une importance spectaculaire dans l’avenir proche. Aucun dirigeant politique n’abandonnerait les intérêts nationaux de son propre pays pour l'amour d'une nouvelle ouverture dans les relations avec un autre pays. Quant à la géopolitique, la Pologne et la France ne sont pas indispensables les uns aux autres. Pour les deux c'est l'Allemagne qui demeure le partenaire stratégique. La France est, pour beaucoup en Allemagne ces jours-ci, à la traîne. Elle ne fait pas assez d’effort pour introduire des réformes économiques structurelles et pour s'adapter aux exigences es marchés mondiaux, tandis que la Pologne possède encore une croissance importante et est idéologiquement plus proche de la philosophie économique allemande dite «libérale».
Pourtant, cela ne veut pas dire qu'aucune coopération entre la France et la Pologne n'est pas possible. Néanmoins, il ne serait pas prudent d’en attendre beaucoup. Elle se limitera à des domaines tels que, par exemple, l'énergie nucléaire.
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