Le système de santé hongrois s'est-il amélioré?
Système de santé négligé
« Le système de santé hongrois » – une expression évoquée tant de fois avec mépris, tristesse, désespoir ou colère. Ila a atteint le point où la réalisation d'une amélioration significative nécessiterait un investissement énorme, bien que cela puisse être le facteur le plus important pour augmenter la qualité de vie de la population. Le budget alloué ou l'attention accordée à ce domaine dans la politique gouvernementale ne semblent suffisants ni du point de vue des patients, ni du point de vue du personnel de santé. En ce qui concerne les développements, il paraît qu’il s’agit d’un secteur oublié, ce qui laisse sa marque sur l'ensemble des prestations des soins de santé. Parmi les innombrables défis existants, le système doit faire face à trois problèmes particulièrement prononcés: des problèmes financiers, ceux des ressources humaines, ainsi que les difficultés liées à sa structure fiscale.
La situation s'aggrave
Les résultats de l'enquête « Indice européen des consommateurs de soins et de santé » démontrent à quel point la situation est grave: parmi les 35 pays figurant dans les classements de 2013, la Hongrie se situait à la 28e place, ce qui n'est pas du tout un bon résultat. Cette position reflète de multiples problèmes tels que les faibles droits des patients, le renseignement insuffisant des patients et la détérioration des résultats de santé qui sont clairement déterminés par le surmenage du personnel de santé et par leur faible rémunération. L'enquête souligne que la Hongrie, en tant qu'Etat finançant les prestations des soins de santé par des impôts, devrait mettre davantage l'accent sur le rattrapage. Les systèmes de ce type restent par nature à la traîne par rapport aux pays qui fournissent des services de santé basés sur l'assurance, comme les Pays-Bas ou la France. Rattraper le retard avec un système basé sur la fiscalité n'est possible qu'avec des efforts considérables et d'importants investissements financiers, comme l'Islande et le Danemark l’ont réalisé. La question est de savoir si la Hongrie sera en mesure de soutenir les établissements de santé, les employés et le système dans son ensemble avec des dépenses financières d’une telle ampleur dans un proche avenir.
Manque de ressources
La situation financière actuelle est insoutenable à long terme. La crise financière est alarmante: les institutions essaient de couvrir leurs besoins avec des produits bon marché et de mauvaise qualité, ce qui nuit considérablement à la qualité des traitements. L’endettement des institutions, les relations ambiguës avec les vendeurs (également pour des raisons financières) et le montant des revenus provenant des subventions gouvernementales et des investissements – qui est d’ailleurs décevant par rapport aux besoins et aux exigences des traitements – constituent les principales raisons derrière ce phénomène.
Outre le manque des ressources financières, nous devons aussi mentionner la crise des ressources humaines comme l'un des éléments les plus problématiques. L'émigration du personnel de santé signifie une grande menace. La principale cause en est que, peu importe comment ils travaillent, ils doivent vivre et travailler dans l'incertitude permanente et avec des faibles salaires, en échange d’heures de travail ingérables. Selon les données du Centre de service national des services de santé, au cours des six premiers mois de 2015, plus de 900 professionnels de santé ont quitté le pays pour tenter leur chance à l'étranger. La plupart d'entre eux se sont dirigés vers l'Allemagne et l'Angleterre. L'âge moyen du personnel de santé approchant de l'âge de la retraite est également décevant. De nombreux postes de médecins généralistes sont vacants depuis des années. Pour les raisons susmentionnées, la nouvelle génération choisit plutôt de travailler à l'étranger où le salaire est proportionnel à la quantité de travail effectuée. Il est de plus en plus fréquent de voir des médecins retraités travailler qui, en raison de leur engagement professionnel aussi, se sentent souvent obligés de continuer leur travail car s'ils partent à la retraite, il sera très difficile de trouver des personnes qui les remplaceront.
Que pouvons-nous attendre du système de santé hongrois? Selon les informations du portail d'information Origo, Zoltán Balog, le ministre des Ressources Humaines a déclaré que les augmentations salariales en plusieurs étapes dans le secteur débutées en 2016 se poursuivront. Le ministre a également annoncé qu’à la suite d'une augmentation de 12% des salaires en novembre dernier, une augmentation supplémentaire de 8% est attendue cet automne et en 2019 aussi. Il est devenu clair pour le gouvernement que la mise en place d'un nouveau système de financement hospitalier était indispensable. Cela ne sera pas une tâche facile car le budget de l'État doit être modifié pour supporter les augmentations de salaire. Cependant, la vraie question, à savoir si la politique décrite ci-dessus pourrait entraîner des changements réels et durables dans un système si instable, reste ouverte.
Cet article présente intentionnellement un seul parmi les différents points de vue existant sur cet enjeu. Son contenu ne reflète pas nécessairement l'opinion personnelle de l'auteur. Je vous invite à prendre connaissance de la philisophie de Duel Amical.
Le système de santé hongrois est sur la bonne voie
Le système de santé comprend environ 100 000 travailleurs et plus de 100 hôpitaux. C'est pourquoi il est extrêmement difficile d'obtenir des résultats à court terme, il représente par conséquent un domaine dangereux en politique. Dans le cadre limité de ce court article, j'essaie de démontrer, en m'appuyant sur des faits et des chiffres, que la coalition des partis de droite gouvernant depuis 2010 a été assez courageuse pour réaliser des changements significatifs. Dans de nombreux cas, elle a inversé les tendances négatives ce qu'aucun gouvernement hongrois n'avait réussi à réaliser.
Lourd héritage de la gauche
De mon point de vue, il est essentiel de mentionner le lourd héritage que le Fidesz-KDNP a repris des gouvernements de gauche en 2010. À ce moment-là, un système usé, cahoteux et mis sur le chemin de la privatisation attendait que quelqu'un lui lance une bouée de sauvetage. Contrairement aux déclarations de l'opposition, les statistiques de l'OCDE justifient clairement que ce n'était pas le gouvernement Fidesz-KDNP qui a réduit les financements des soins de santé. Alors qu’entre 2003 et 2009, les dépenses de santé par habitant ont été réduites en moyenne de 0,4% chaque année, elles ont augmenté en moyenne de 2,7% chaque année entre 2009 et 2016. En conséquence, les retraits des fonds ont été arrêtés et une croissance évidente peut être observée maintenant.
Développements hospitaliers continus
J’estime que les programmes de développement hospitalier et d'augmentation des salaires, mesures les plus significatives depuis le changement de régime, peuvent être considérés comme les deux actions les plus importantes du gouvernement Fidesz-KDNP. Au cours des dernières années, des investissements de plus de 500 milliards HUF (1,6 milliard EUR) ont été débloqués pour le développement des campagnes. Les patients peuvent ainsi recevoir des traitements dans un nombre croissant d'hôpitaux d’une qualité véritablement européenne. Outre les investissements infrastructurels, des instruments médicaux ont été achetés pour une valeur supérieure à 100 milliards HUF (320 millions EUR) ; des conditions de traitement correctes sont déjà accessibles dans la campagne.
Afin de développer la région centrale, le « Programme pour la santé de Budapest » a été lancé, et dépassera vraisemblablement les développements de la campagne en volume. Entre 2017 et 2026, le gouvernement a prévu d'allouer environ 700 milliards HUF (2,2 milliards EUR) de fonds à cette fin. Dans ce cadre, trois centres hospitaliers seront créés, l'un d'entre eux comme un investissement sur un site vierge (entièrement nouveau). 25 hôpitaux et de nombreuses cliniques vont être également modernisés. Jusqu'à présent, la modernisation de 16 cliniques spécialisés pour 42,5 milliards HUF (136 millions EUR) a été approuvée.
Plus de médecins restent dans le pays grâce à l’augmentation des salaires
Outre le développement de l'infrastructure hospitalière, le gouvernement accorde une attention particulière à la question des ressources humaines. Entre 2012 et 2013, nous avons pu voir une vague d'ajustement des salaires qui a été suivie par l'accord à long terme conclu avec les syndicats en 2016, garantissant un programme d'augmentation des salaires de deux ans pour les médecins et un programme de trois ans pour le personnel de santé qualifié. Encore une fois, laissons les chiffres parler ! Un médecin avec 8 ans d'expérience, qui a gagné 251 000 HUF en 2010 (801 EUR) peut ramener 778 000 HUF (2500 EUR) en 2018. Le salaire mensuel d'un médecin ayant 20 ans d'expérience est passé de 364 000 HUF (1170 EUR) en 2010 à 813 000 HUF (2612 EUR) en 2018. Quant aux infirmières, le salaire qui représentait 148 000 HUF (465 EUR) il y a sept ans sera augmenté à 293 000 HUF (942 EUR). Je ne dis pas que c'est suffisant, mais personne ne peut nier qu'une augmentation significative des salaires a été effectuée, bien qu'il n'y ait pratiquement pas eu d'inflation dans le pays.
Grâce aux développements, aux augmentations de salaire et aux programmes de bourses, le nombre de médecins émigrants a diminué, et le nombre d'étudiants obtenant des diplômes de médecine en Hongrie est actuellement en augmentation de 40% au cours des six dernières années. Tandis qu'en 2010, seulement un millier de personnes ont obtenu leur qualification, il s'agissait de 1399 personnes en 2016. Parallèlement, moins de la moitié des médecins hongrois voulaient travailler à l'étranger en 2017. Selon les données de l'OCDE, il y a 14,5 médecins qualifiés pour 100 habitants en Hongrie alors que la moyenne européenne est de 12,3.
Listes d'attente raccourcies
La question pourrait se poser de savoir si les ressources européennes et nationales dépensées apporteront des résultats mesurables et perceptibles par les patients. Les listes d'attente introduites par le Fidesz-KDNP en 2012 sont les meilleurs indicateurs, et elles montrent que la direction est bonne. Sous les gouvernements de gauche, il n'existait pas de listes d'attente car ils n’ont pas jugé important de rendre les données sur les périodes d'attente transparentes et mesurables. Cette période était le paradis des paiements informels pour les médecins : les personnes plus riches pouvaient sauter les files d'attente à leur guise et se faire soigner avant les citoyens ordinaires. Le nombre des patients sur les listes désormais transparentes et disponibles a diminué de 60% entre 2012 et septembre 2017. De nos jours, le nombre des patients sur les listes d’attente pour les 185 000 chirurgiens n'atteint pas 28 000.
De nombreuses personnes alarmistes mettent en garde contre la détérioration de l’état des hôpitaux, ainsi que contre la fuite des médecins et des infirmières. Ils se plaignent que le gouvernement ne dépense pas assez pour le système des soins de santé et ne s'en soucie pas du tout. Comment se fait-il alors que les patients ne doivent attendre aujourd’hui pour une chirurgie de la cataracte que 94 jours alors qu’en 2013, le temps d’attente atteignait les 290 jours ?
Alarmisme irresponsable de la part de l’opposition
L'opposition et sa presse affiliée montrent une image extrêmement déformée des hôpitaux hongrois. Puisqu’ils n'ont aucune responsabilité à assumer, ils sont libres de provoquer la panique, de généraliser des cas individuels et de créer du contenu tabloïd à partir des tragédies personnelles. Leur temps de réaction est très rapide : lorsqu’il s'avère qu'une affaire donnée n'est que de rumeur, ils ont déjà sorti trois autres cas du chapeau. En raison de leur style peu professionnel et souvent irrespectueux, les experts tentent d'éviter de se débattre avec eux. Un exemple frappant de l'attitude de l'opposition à l'égard du système des soins de santé a été le fait qu’elle n’a pas permis de nommer un seul représentant diplômé de médecine au Parlement lors de la bousculade électorale en 2014. En revanche, les partis actuellement au pouvoir ont fait entrer quatre médecins dans l'hémicycle du Parlement.
Le fait que le système de santé hongrois est inégal ne peut pas être contesté. Cependant, il est indéniable qu'avec l'augmentation des fonds depuis 2010 et par les programmes de développement à long terme, l’amélioration du système des soins de santé est en cours. En revanche, aucun des partis de l'opposition n'a actuellement un programme professionnel raisonnable et établi qui contiendrait des propositions sensées concernant l'amélioration de l'état du système de santé hongrois, outre demander « plus d'argent ».
Cet article présente intentionnellement un seul parmi les différents points de vue existant sur cet enjeu. Son contenu ne reflète pas nécessairement l'opinion personnelle de l'auteur. Je vous invite à prendre connaissance de la philisophie de Duel Amical.
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