Démocratie et corruption en Slovaquie

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L'assassinat du journaliste d’enquête Jan Kuciak et de sa fiancée Martina Kusnirova a provoqué une onde de choc dans la sphère politique slovaque. Les citoyens sont descendus dans les rues et de nombreuses personnalités du gouvernement ont démissionné en signe de protestation ou à la suite d’accusations de corruption. A quoi la Slovaquie va-t-elle ressembler après un tel bouleversement?

« C'est ça la démocratie ? » se demande la Slovaquie

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11/10/2018 - 12:00
Dimanche soir, le 25 février 2018, la police a découvert l’assassinat du journaliste d’enquête Jan Kuciak († 27) et de sa fiancée Martina Kusnirova († 27) dans leur maison familiale à Velka Maca près de Galanta. Le mobile le plus probable du meurtre est l’activité d'investigation du journaliste.

Dans son dernier article qu'il n'avait pas encore fini, Kuciak écrivait sur l'interconnexion de la mafia italienne 'Ndrangheta avec certains entrepreneurs en Slovaquie, et sur leurs liens avec des personnages du Gouvernement Slovaque. L'un d'eux était un italien du nom d’Antonino Vadala, sur lequel 'Ndrangheta s’appuyait pour le transport de marchandises. De plus, il a crée plusieurs entreprises dont l'une avec Maria Troskova, une assistante du Premier ministre Robert Fico, dont le poste officiel au Gouvernement était celui de Conseiller d'État. Viliam Jasan, un ancien assistant adjoint, également associé à Vadala, était jusqu'à récemment le Chef de la gestion des crises et un des secrétaires du Conseil de sécurité de l'État.

La perte de deux jeunes

Dans ce cas, il est très important d’être conscient du fait qu’il s’agit de la mort de deux jeunes - deux morts inutiles - qui nous ont montré que les choses ne vont plus dans notre pays. La situation actuelle de la Slovaquie est une caricature de la démocratie. Maintenant, il faut trouver la réponse à la question la plus importante : qui est responsable ?

Les effets sur la scène politique

L'assassinat de Kuciak a également affecté de manière significative la scène politique. À cause de l'incident, le ministre de la Culture Marek Madaric, le secrétaire du Conseil de sécurité de l'État Viliam Jasan et l’assistant de Fico, Troskova, ont démissionné. Igor Janckulik a annoncé son départ du parti de coalition parlementaire de Most-Híd et ne soutient plus la coalition en signe de protestation. Roman Sipos, le Chef du cabinet du Premier ministre, a également quitté sa fonction. Le président Andrej Kiska a fait une déclaration claire - il voie la solution de deux manières seulement : soit dans une vaste reconstruction du gouvernement, soit dans les élections anticipées.

Au début de cette semaine, nous avons assisté au départ du ministre de l’Intérieur Robert Kalinak. Enfin, Robert Fico lui-même a envoyé sa démission de son troisième cabinet au président Andrej Kiska. Le président l'a accepté et a déjà chargé Peter Pellegrini, l'actuel vice-premier ministre slovaque pour l'Investissement et l'Informatisation, de la construction du nouveau gouvernement. Selon certaines informations, Robert Fico reste à la tête de son parti Smer-SD. Pellegrini devrait former le gouvernement et le présenter au président Kiska au début de la semaine prochaine.

Et après?

La situation politique actuelle est tellement critique qu’elle commence à devenir comique. Le fait que le Premier ministre Robert Fico et le ministre de l'Intérieur R. Kalinak aient tous deux démissionné n'a pas changé le fait que la base reste la même. Pellegrini, qui a hérité du gouvernement de Fico, peut devenir une marionnette entre les mains de ce dernier. De plus, le « geste » de l’ancien Premier ministre Robert Fico est d’une ironie totale à l’égard des citoyens. "Mon rôle sera de soutenir le nouveau Premier ministre." a-t-il annoncé. De bonne humeur, il a ouvertement déclaré qu'il n'avait dit adieu à personne.

Je me demande donc si nous, les citoyens slovaques, allons la situation telle qu’elle est. Lorsque l'ancien Premier ministre Robert Fico a remis la démission au président, il a déclaré : "Je ne pars pas ; soyez tranquille Monsieur le Président." Des manifestations ont eu lieu dans 23 villes slovaques où environ 100 000 personnes sont venues lui répondre "N'ayez pas peur M. Fico ; nous ne partons pas non plus!" Le message est clair: il ne faut pas avoir peur, il ne faut pas baisser les bras, il faut se battre pour une Slovaquie démocratique! Nous devons expulser à la fois la mafia italienne de notre pays et les traîtres qui contractent avec elle!

Cet article présente intentionnellement un seul parmi les différents points de vue existant sur cet enjeu. Son contenu ne reflète pas nécessairement l'opinion personnelle de l'auteur. Je vous invite à prendre connaissance de la philisophie de Duel Amical.

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