L’agression sexuelle, un phénomène surexposé sur les réseaux sociaux ?
Le danger de la banalisation de l’agression sexuelle
Nous évoluons actuellement dans une société sur-connectée où la moindre de nos actions doit être partagée sous peine de perde son essence. c’est ainsi qu’aux côtés de l’image de plat fraîchement commandé par votre « ami » qui ne peut pas profiter de sa commande sans partager sa « chance », qu’au milieu des commentaires haineux d’individus jugeant de tout sans jamais lier les preuves aux mots, on trouve également des messages de détresse de personnes qui souhaitent sincèrement mettre en avant une forme de harcèlement largement présente encore aujourd’hui.
Une bombe à retardement
Ce n’est pas une aberration de soulever un travers de la société existant depuis toujours et qui peut toucher chacun d’entre nous. Peu importe le sexe, la situation sociale ou la nationalité, tout le monde peut être une fois dans sa vie confronté au problème du harcèlement sexuel. Du sourire poussé et répété, aux mains baladeuses, aux remarques sexistes et relevant parfois d’un manque d’éthique effarant ; aucun geste n’est anodin, et ils révèlent au contraire d’un maux profond de la société. Les victimes, pour la plupart, se taisent et encaissent silencieusement la situation, jusqu’à ce que l’étincelle arrive : l’affaire Weinstein en est une. Il s’agit ici d’un producteur qui a usé de son influence dans son domaine pour contraindre des personnes à satisfaire ses désirs. Un émoi retentissant est apparu de toute part, l’espace médiatique ne se consacrant, par moments, qu’à cette affaire, au point de nous faire oublier les autres cas qui concernent cette fois beaucoup d’individus. Suite à ce déchainement médiatique, une vague d’indignation sur les réseaux sociaux intervint, à la manière d’une bombe qui attend longtemps avant d’exploser, où cette fois les personnes comme vous et moi décident d’intervenir pour dénoncer leurs propres problèmes, comme c’est le cas notamment en France avec le hashtag « #balancetonporc ». Une telle prise de conscience peut paraître à première vue bénéfique, mais il s’avère que ce n’est pas systématiquement le cas.
Libérer la parole, oui, dénoncer le problème, oui. Mais il faut savoir le faire raisonnablement, sans que cette dénonciation porte préjudice à des innocents. Sur des centaines d’accusations contre les agresseurs qui ont eu lieu, 95% sont probablement fondées, mais il n’existe aucune garantie que ce phénomène n’influence pas négativement la justice, que des rumeurs se transforment en vérité.
Un discours discrédité
A une époque où les « fake news » font office de vérité et où n’importe qui y va de sa petite phrase pour commenter n’importe quoi, il paraît évident que la toile ne représente pas à première vue un espace sain pour des débats de sociétés aussi profond. Lorsque que vous tombez sur un article reportant une agression quelconque entre deux articles de cuisine et la dernière vidéo qui fait actuellement le buzz, vous ne vous sentez pas aussi impliqué par les événements. Non, pire encore, il s’agit là d’un article « glauque », « déprimant » au milieu de tant de joie artificielle, et cela vous en détourne inconsciemment.
Bien que des grands noms comme Facebook ou Twitter tentent aujourd’hui de se positionner comme les pontes de la médiatisation fiable et impartiale, ces derniers nous proposent bien souvent une information plus que douteuse et partiale. Et c’est dans ce contexte déplorable que des victimes d’agressions souhaitent d’exprimer ? Laisser moi rire, et je parle ici d’un rire jaune. Car rien ne peut affaisser davantage mes traits que de penser que la dernière recette de smoothie aura sur vous et moi une plus grande influence que la détresse de ces pauvres gens.
Un discours banalisé
Vous pourriez me demander qu’est-ce qui pourrait être pire que le témoignage d’un viol discrédité en place publique ? La réponse est pourtant simple et basique : il s’agit de la banalisation de ce dernier. Un crime banalisé, c’est un crime qui prend une place de normalité dans notre existence, c’est à dire des témoignages quotidien qui se répète et défilent sous nos yeux. Et je pense sincèrement que la surexposition désorganisée et dérégulée nous entraînera vers cette banalisation tant redoutée. En effet, à force de répétition, comme cette campagne de hashtag sur Twitter précédemment citée, le choc des premières révélations se dilue et laisse petit à petit place à de l’indifférence. Le paradoxe étant qu’ici les personnes initiant ces actions dans le but d’aider et de partager leurs messages sont les entrepreneurs de cette banalisation. Cette idée pourrait se résumer à ce dicton : à trop vouloir frapper ses ennemis, on finit par donner des coups à ses amis.
En conclusion, ce n’est pas la diversité ni la multiplicité d’un message qui fait sa force, mais son unité et sa cohérence. Un avertissement lancé par une source fiable et reconnue peut avoir bien plus d’impact qu’une infinité de témoignages.
Cet article présente intentionnellement un seul parmi les différents points de vue existant sur cet enjeu. Son contenu ne reflète pas nécessairement l'opinion personnelle de l'auteur. Je vous invite à prendre connaissance de la philisophie de Duel Amical.
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Notre équipe travaille sur la traduction de cet article.
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