L'inégalité salariale dans l'Union européenne
Nous pouvons résoudre l’inégalité des salaires, mais seulement grâce au pouvoir de l’Union Européenne
Le socialisme a pris fin en Europe de l’Est en 1989, mais ses conséquences se font toujours sentir. Avec une économie communiste, l’Europe de l’Est n’était pas compétitive sur le marché mondial. Après la chute du communisme, les entreprises nationales ont été vendues à des sociétés fortunées pour peu d’argent, par des politiciens locaux, et les pays ont encore une fois perdu leur chance d’être compétitifs. Plus tard, lorsque les entreprises multinationales sont entrées dans cette région, elles ont gagné une main-d’œuvre bon marché et un accès facile aux marchés de l’Est, certains d’entre elles ont bénéficiant même d’une réduction d’impôt !
Le fait que les entreprises occidentales aient réalisé des profits plus élevés après la chute du communisme en Europe de l’Est, n’est pourtant pas le problème… Le plus gros problème réside dans l’inégalité des salaires et cette question n’est toujours pas résolue. L’ancien bloc de l’Est a acquis après la chute du rideau de fer la liberté de voyager, d’entreprendre et de religion. Mais il a perdu l’égalité.
A titre d’exemple, le revenu disponible moyen en Slovaquie est de 690€ et en Autriche de 2000€, presque trois fois supérieur ! Nous pouvons voir des différences similaires entre les autres Etats membres de l’Est et de l’Ouest de l’Union Européenne. Certains pourraient faire valoir que le coût de la vie dans les pays de l’Est est encore beaucoup moins cher, mais nous pouvons voir que ce n’est pas vrai, en regardant les « salaires réels ». Un « salaire réel » montre ce que l’employé achète dans le pays pour son salaire. L’indice des prix à la consommation harmonisés montre que les prix en Slovaquie sont aussi élevés qu’en Autriche, de sorte que les salaires réels sont trois fois plus élevés en Autriche qu’en Slovaquie.
Savoir-faire ou main-d’œuvre bon marché
L’Europe de l’Est a un avantage concurrentiel sous la forme d’une main d’œuvre bon marché et de faibles impôts sur les sociétés. L’Europe occidentale a plus de savoir-faire, d’entreprises établies et une culture d’entreprise bien développée. Par conséquent, l’harmonisation des salaires ne devrait pas être aussi difficile qu’elle ne semble à première vue. Les impôts sur les sociétés pourraient rester les mêmes qu’aujourd’hui, ce serait un avantage concurrentiel et un soutien pour les nouveaux entrepreneurs en Slovaquie et dans la région en général.
La question la plus importante est de savoir si les entreprises resteraient dans les Etats membres de l’Europe de l’Est après la mise en place d’une telle harmonisation, et c’est ce que l’UE doit assurer, avec des réglementations adéquates. La plupart des petites entreprises dépendent des multinationales. Ainsi, si les sociétés multinationales restent dans les états membres de l’Est, les petites entreprises resteront également dans la région. Cela devrait être possible grâce à la réglementation, puisque l’Union Européenne elle-même a le plus grand pouvoir sur le marché européen, et non les gouvernements individuels des Etats membres.
La meilleure partie est que si les entreprises élèvent les salaires, la demande sera automatiquement plus élevée, parce que les gens auront plus d’argent à dépenser. L’augmentation de la demande générera des emplois plus importants parce que les entrepreneurs devront vendre davantage de produits et de services ; c’est ainsi qu’une augmentation de la demande va aussi aider les nouveaux et les petits entrepreneurs, créant ainsi une situation de gagnant-gagnant.
Migration vers l’Ouest
Emmanuel Macron, le président français, soutient la Commission européenne pour harmoniser les salaires dans l’Union Européenne (même travail = même salaire). A cet égard, il vise à diminuer l’avantage concurrentiel des Etats de l’Est. Simplement, il ne veut pas que les sociétés déménagent d’Ouest en Est, dans leur recherche d’une main d’œuvre plus abordable. Cela empêcherait également les Européens de l’Est d’émigrer vers les pays occidentaux plus riches, si les salaires étaient égaux. Par exemple, il y a suffisamment d’emploi en Slovaquie, mais les gens immigrent encore en Europe occidentale dans l’espoir d’obtenir des salaires plus élevés. Ainsi, les entreprises des Etats de l’Est cherchent des employées venant d’un Est plus éloigné… Les emplois sont nombreux, mais les employés potentiels ne le sont pas.
Dans l’ensemble, les Européens de l’Est ont besoin d’égalité salariale, mais l’Union Européenne doit veiller à ce que les entreprises restent également dans les Etats de l’Est par la suite.
Cet article présente intentionnellement un seul parmi les différents points de vue existant sur cet enjeu. Son contenu ne reflète pas nécessairement l'opinion personnelle de l'auteur. Je vous invite à prendre connaissance de la philisophie de Duel Amical.
La route vers l’enfer est pavée de bonnes intentions
Tout d’abord, il est important de clarifier pourquoi nous avons des différences salariales à travers l’Union Européen, en particulier entre ses parties occidentales et orientales. 13 pays ayant rejoint l’Union Européenne en 2004 ont un passé communiste, ce qui a retardé leur progrès technologique et économique. C’est pourquoi la productivité du travail en Europe de l’Est est beaucoup plus faible qu’en Europe de l’Ouest. Cependant, grâce à une éducation et à une compétitivité relativement bon marché sur le marché du travail, de nombreuses entreprises d’Europe de l’Ouest investissent en Europe de l’Est. Ces investissements aident les pays de l’Europe de l’Est à rattraper leur retard et à développer leurs économies. Parallèlement avec cela, une main-d’œuvre bon marché de l’Europe de l’Est se déplace vers l’Ouest pour aider les entreprises étrangères et les particuliers à optimiser leurs coûts. En faisant cela, ils contribuent également à améliorer et à renforcer les économies occidentales tout en leur assurant une meilleure qualité de vie.
De toute évidence, la libre circulation des capitaux et du travail a aussi un inconvénient et un potentiel de rhétorique démagogique dangereuse. L’inconvénient exclusif de l’Union Européenne est le fait qu’elle n’a pas de limite en ce qui concerne l’immigration, et c’est pour cela qu’après 2004, environ 100 millions de personnes ont obtenu le droit d’émigrer vers n’importe quel pays de l’Europe occidentale, et beaucoup d’entre elles ont profité de ce droit. Le résultat économique est une compensation salariale et le déplacement de millions d’indigènes hors d’un marché. La conséquence politique de ceci est bien-sûr une montée des opinions anti-immigration, résultant en la popularité du Front National en France, de l’Afd en Allemagne, de UKIP au Royaume-Unis ou même des partis néonazis tels que Golden Dawn en Grèce ou Kotleba en Slovaquie. Mais les plus dangereuses conséquences politiques de cette situation se traduisent par les tentatives des dirigeants, qui essaient de rivaliser avec les partis extrêmes sur la rhétorique. Tel est le cas du président français Emmanuel Macron, qui, lors du second tour présidentielle, en étant opposé au leader du Front National, Marine le Pen, a tenté d’évoquer le problème de la désindustrialisation de la France en accusant les Européens de l’Est (en particulier, les Polonais) d’exercer leur droit de vivre et de travailler en France. C’était imprudent, irresponsable et dangereux de sa part, car il alimentait par ce biais l’atmosphère anti-polonaise et xénophobe qui existait déjà dans la société française. Et après les élections, au lieu d’abandonner et de passer à autre chose, il a doublé et proposé des salaires égaux à travers l’Union Européenne pour s’attaquer à ce problème.
Bonnes intentions, conséquences désastreuses
En ce qui concerne les conséquences potentielles de la mise en œuvre de cette proposition, il est important de comparer les coûts actuels de la vie et du revenu disponible dans différents pays de l’Union Européenne. Ainsi, le Danemark, le pays le plus cher de l’Union Européenne, a un indice du coût de la vie de 93,27, et la Roumanie, le pays le moins cher de l’Union Européenne, a le même indice, mais à 38,71 points. Cela signifie que les coûts de la vie en Roumanie sont inférieurs d’environ 60% à ceux du Danemark. Dans le même temps, le salaire mensuel au Danemark est d’environ 3270 euros (toutes les valeurs nettes) et en Roumanie d’environ 520 euros. Essayer de combler ces différences par la législation c’est comme donner une Formule 1 à un bambin de 2 ans et attendre de lui qu’il gagne un titre. Les conséquences de l’imposition d’un même salaire dans l’Union Européenne seront, en supposant qu’il sera proche de celui de la France ou d’autres pays occidentaux, une inflation massive suivie d’une montée du chômage structurel et, étant donné que l’Union Européenne tentera de forcer les entreprises à rester dans ces pays, le prochain cataclysme économique causé par la faillite de masse. Ceux-ci ensemble pourraient mener à une autre période de pauvreté, de famine et de misère parmi les gens de l’Europe de l’Est, période dont ils se sont séparés il y seulement 27 ans.
La centralisation, le manque de leadership politique, le manque d’idées, la crise migratoire, la montée des extrêmes, le conflit en Ukraine, la stagnation économique, etc. sont autant de problèmes auxquels l’Union Européenne est actuellement confrontée. Cela devrait nous inquiéter, nous, citoyens ordinaires, qu’au lieu d’y faire face, certains des dirigeants européens rêvent plutôt d’une meilleure mise en œuvre d’un programme léniniste.
Cet article présente intentionnellement un seul parmi les différents points de vue existant sur cet enjeu. Son contenu ne reflète pas nécessairement l'opinion personnelle de l'auteur. Je vous invite à prendre connaissance de la philisophie de Duel Amical.
Swipe to see the other side.
Commentaires
Ajouter un commentaire