François Hollande: candidat pour les présidentielles
Le candidat adéquat
Beaucoup de critiques ont été formulées à l’encontre de François Hollande depuis quelques mois. Celles-ci se sont intensifiées depuis sa désignation comme candidat du parti socialiste à l’élection présidentielle. Il lui a été reproché de devoir sa désignation à la défection de Dominique Strauss-Kahn, d’incarner une gauche « molle » qui ne fonctionne qu’avec des compromis ou encore de ne pas posséder l’envergure d’un président ni l’expérience de hautes responsabilités. Or, il faut voir plus loin que ces assertions quelque peu réductrices. François Hollande est un bon candidat à l’élection présidentielle.
Les atouts du candidat socialiste
Si François Hollande a été longtemps éclipsé par l’aura du directeur du Fond Monétaire International qui semblait être le candidat le plus qualifié en cas de crise, il est également extrêmement compétent en matière économique. Détenteur d’une licence de droit puis formé à HEC Paris et Sciences Po Paris et ensuite à l’ENA il exerçait le métier de conseiller référendaire à la Cour des Comptes et est actuellement membre de la Commission des Finances de l’Assemblée Nationale. En période de crise aigue de telles compétences en matière économique sont bienvenues si ce n’est indispensable. Pour ce qui est du reproche de ne pas avoir l’expérience de hautes responsabilités, il semble utile de rappeler que même s’il n’a jamais été ministre, François Hollande a dirigé le parti socialiste durant onze ans. Il fut également directeur de Cabinet de deux porte-parole du gouvernement sous la présidence de Mitterrand : Max Gallo et Roland Dumas. Enfin François Hollande est depuis longtemps un élu local en Corrèze. Il est actuellement député de Corrèze et son mandat de Président du Conseil général s’est terminé il y a quelques mois. Ce dernier point est important. François Hollande reste ainsi en contact avec la réalité de la vie des Français ce qui semble être un atout pour le poste de Président de la République.
Un candidat légitimé par les primaires socialistes
Les primaires socialistes qui se sont déroulé les 9 et 16 octobre 2011ne sont pas une nouveauté en soi. Toutefois pour la première fois tous les Français ont eu la possibilité de voter et pas seulement les adhérents du parti. Cette nuance n’est pas insignifiante. En effet François Hollande a gagné une plus grande légitimité à travers ces primaires ouvertes à tous. Parmi les 2,9 millions d’électeurs qui ont participé au second tour, 56,6 pourcent lui ont donné leur voix. Hollande qui a donc remporté cette élection assez largement dispose déjà d’une légitimité avant de se lancer dans la campagne, ayant remporté une élection d’échelle nationale même si tous les Français n’y ont pas participé.
Un candidat portant le programme d’une gauche unie
Ensuite François Hollande est un candidat qui défend le programme d’une gauche unie. Réaliste, il n’hésite pas à dire clairement aux Français que des sacrifices seront nécessaires pour restreindre l’étendue de la dette et tenter de revenir à un certain équilibre financier, mais défend aussi une revalorisation des services publiques qui ont bien souffert durant les cinq dernières années, et surtout plus d’égalité sociale en matière financière notamment, qui elle aussi fait défaut. Il est en effet urgent de réduire les rémunérations abusives de quelques privilégiés et d’enclencher une réelle réforme fiscale qui aboutisse à plus d’égalité en instaurant par exemple le même taux d’impôt pour les revenus du capital et les bonus que pour ceux du travail. C’est ce que propose entre autre le programme socialiste défendu par François Hollande. En matière sociale le candidat socialiste veut rétablir plus de justice dans la réforme des retraites en rétablissant l’âge légal de la retraite à 60 ans par exemple ce qui permettra aux personnes qui ont commencé à travailler tôt de partir à la retraite à 60 ans. Il entend également revaloriser le service public surtout l’hôpital et l’éducation nationale qui ont vu leur situation empirer ces dernières années par manque de personnel et de matériel.
Malgré toutes les critiques qui ont plu ces derniers temps François Hollande est un candidat possédant des qualités personnelles importantes surtout dans la conjoncture actuelle : une formation économique et financière, une certaine expérience des responsabilités même s’il n’a jamais été ministre. Il sort légitimé des primaires de son parti. François Hollande est enfin le candidat qui défend un programme social et plus de justice et représente les valeurs d’une gauche unie, ce qui en fait un excellent candidat aux élections présidentielles et un sérieux concurrent pour le candidat de l’UMP.
Cet article présente intentionnellement un seul parmi les différents points de vue existant sur cet enjeu. Son contenu ne reflète pas nécessairement l'opinion personnelle de l'auteur. Je vous invite à prendre connaissance de la philisophie de Duel Amical.
Le candidat de la «gauche molle»
Les sympathisants socialistes ont élu en octobre le candidat du Parti Socialiste à la présidentielle qui se tiendra en France en mai 2012. François Hollande est déclaré vainqueur face à Martine Aubry. Aminci, soutenu par sa nouvelle compagne, le député de Corrèze paraît confiant face au combat qui s'annonce dans les mois à venir.
Cependant, Nicolas Sarkozy s'emploie en ce moment à sauver la France et l'Europe de la crise grecque, tout en participant bras dessus, bras dessous au G20 avec Barack Obama. Les sondages montrent une progression des intentions de vote pour l'actuel chef de l'Etat. Des évènements récents qui soulignent les nombreuses faiblesses de François Hollande.
François Hollande a perdu la bataille de la crédibilité
Ce qui fait le plus défaut à François Hollande, c'est sa mollesse. Premier secrétaire du PS de 1997 à 2008, il a été incapable et de créer une véritable unité dans ses rangs, aux dépens de la création d'une nouvelle ligne doctrinale, surtout après le réferendum sur le traité constitutionnel européen de 2005, puis l’investiture présidentielle de 2007.
Ensuite, François Hollande brille par son manque d'expérience. Il n'a jamais occupé un poste au gouvernement, contrairement à Nicolas Sarkozy. Selon un conseiller de l'actuel chef de l'Etat, François Hollande «a perdu la bataille de la crédibilité», car «les Français veulent que leurs présidents aient eu un parcours sacrificiel.»
Des propositions économiques démagogiques et irréalistes
Le candidat socialiste propose l'embauche de 60 000 enseignants, ce qui constitue 500 millions d'euros à verser à ces fonctionnaires jusqu'à leur retraite, une somme qui paraît collossale quand on sait que la dette française s'élève à plus de 1000 milliards d'euros. Le candidat socialiste promet également le retour à la retraite à 60 ans, retardée à 62 ans à l'horizon de 2018 par le gouvernement l'année passée. Vu l'allongement de la durée de vie et l'état actuel des services publics français, une telle proposition est démagogique, alors que l'âge légal de départ à la retraite est de 65 ans dans la grande majorité des pays de l'Union Européenne. Le candidat socialiste propose également de baisser de 30% les salaires du président et des ministres. On imagine mal qu'une telle mesure, purement démagogique, puisse changer le quotidien des Français.
Un manque d'audace et de fermeté dans les réponses proposées à la crise
Qualifié de «commentateur irresponsable» du G20 et de la crise par la droite, et critiqué pour son attentisme par des économistes de gauche, François Hollande dénonce le plan de rigueur annoncé par François Fillon, le premier ministre français, mais ne propose pas d'alternative. Il a bien quelques solutions : le lancement des eurobonds, obligations européennes, et l'autorisation pour la Banque Centrale Européenne de racheter des titres des pays attaqués par la spéculation. Mais il est bien connu que ces solutions se heurtent au veto de l'Allemagne. Ce que les français attendent de la gauche, c'est justement qu'elle soit une alternative à la politique de rigueur menée par le gouvernement.
Comme le dit la Tribune de Genève, « s'il a perdu de la graisse, le candidat du PS à la présidence n'a pas encore gagné du muscle ». Une molesse pourrait sérieusement lui faire défaut face à Nicolas Sarkozy.
Cet article présente intentionnellement un seul parmi les différents points de vue existant sur cet enjeu. Son contenu ne reflète pas nécessairement l'opinion personnelle de l'auteur. Je vous invite à prendre connaissance de la philisophie de Duel Amical.
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