Ponta vs. Băsescu: que se passe-t-il en Roumanie?

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Depuis la chute du gouvernement de Mihai Razvan Ungureanu chaque jour voit éclater un nouveau scandale. Faut-il en imputer la responsabilité au programme d’austérité du précédent gouvernement libéral, ou bien peut-on considérer cet événement comme une bonne opportunité pour relancer l’économie roumaine?

Une nouvelle opportunité pour le redressement de l’économie roumaine

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26/01/2013 - 17:54
Il y a deux mois le Président de la Roumanie nous annonçait que le pays serait encore en crise pendant au moins un an. Après une longue période d’austérité débutée en juillet 2010, la situation socio-économique des Roumains reste difficile. Force est de constater que le PDL (le Parti Démocrate Libéral, actuellement dans l’opposition) a retardé le développement socio-économique de la Roumanie. L’arrivée au pouvoir des socialistes et des libéraux (au travers de l’Union Sociale Libérale) est par conséquent ce dont le pays avait besoin pour se redresser.

Victor Ponta est arrivé au poste de Premier ministre suite après que le gouvernement de Mihai Răzvan Ungureanu a été renversé par une motion de censure le 27 avril dernier. Après la chute du gouvernement le plus court de toute l’histoire politique roumaine, Victor Ponta apparaît comme l’incarnation d’idées nouvelles, de promesses qui peuvent être tenues. Autant d’éléments qui peuvent ramener la Roumanie sur le chemin de la croissance économique et du développement.

Victor Ponta, incarnation de nouvelles promesses réalisables

Le Ministre est certes actuellement impliqué dans une sombre affaire de plagiat, d’autant plus que le Conseil National d’Attestation des Titres, des Diplômes et des Certificats Universitaires a confirmé qu’une partie de sa thèse de doctorat avait été copiée-collée d’autres sources. Mais l’actuel Ministre intérimaire de l’Education, qui défend Victor Ponta, a raison de rappeler que ce Conseil n’a le droit de vérifier que les travaux publiés après le 4 avril, ceux publiés à une date antérieure revenant au Conseil National d’Ethique. La décision rendue n’a donc pas de légitimité juridique, c’est pourquoi le Premier ministre refuse de démissionner, considérant que le Conseil n’est que l’instrument des proches du Président Traian Băsescu.

Le gouvernement de Victor Ponta défend le Premier ministre et affirme que celui-ci n’a pas à démissionner, témoignant par là même de la grande solidarité du gouvernement.

Les élections locales : un vent nouveau souffle sur la Roumanie

La victoire écrasante et incontestable de l’Union Sociale Libérale (USL, 70 % au niveau national) aux élections locales n’a été une surprise pour personne. Il n’aurait pas été envisageable qu’un parti (le Parti Démocrate Libéral ou PDL) qui a mené de si rudes mesures d’austérité puisse être réélu par une majorité de Roumains. La réduction de 25% des salaires des fonctionnaires et de 15% des retraites a poussé les Roumains à retirer leur soutien à un parti qui n’a pas semblé se soucier de leur sort et à se tourner vers la coalition formée par les principaux partis d’opposition. L’arrivée au pouvoir des socialistes et des libéraux pourrait donner un coup d’accélérateur à l’économie roumaine. Le PDL a été absolument incapable de répondre à la crise de 2009 en aidant les Roumains à continuer à vivre décemment. L’alternance politique, signe du fonctionnement démocratique des institutions politiques roumaines, est ici d’autant plus nécessaire qu’elle peut être une réponse aux difficultés sociales et économiques du pays.

Mais au milieu d’une cohabitation qui s’avère difficile, l’actuel pouvoir est confronté à des scandales incessants et c’est ainsi que l’Ancien Premier ministre Adrian Năstase doit en faire les frais.

Adrian Năstase, le bouc émissaire d’une guerre politique

On savait que la guerre politique sans fin entre le Président démocrate libéral et le Premier ministre social-démocrate n’aboutirait à rien de bon. L’incarnation par excellence de cette haine politique peut être résumée par la figure d’un ancien Premier ministre social-démocrate, Adrian Năstase. Professeur d’université, docteur et grand intellectuel, Adrian Năstase apparaît comme un modèle à suivre. Son incarcération, retardée par une semaine passée à l’hôpital après une tentative de suicide, a fait la une des journaux mondiaux. Mais cette condamnation reste toujours un peu étrange. Huit ans après le début du procès en 2004 dans lequel il a été accusé d’avoir détourné des fonds publics pour sa campagne électorale de la même année, Adrian Năstase a finalement été déclaré coupable de corruption dans le cadre du dossier « Le Trophée de la Qualité ». Pourquoi avoir commencé par lui ? Etait-ce le cas le plus urgent? Et pourquoi ce procès a-t-il duré si longtemps ? Autant de questions qui ont environné de ténèbres le cas Năstase, qui n’est aujourd’hui qu’un simple détenu alors que son nom inspirait jusqu’à récemment respect et dignité. Cet homme est une figure emblématique des intellectuels roumains. La manière dont il est actuellement traité et dénigré ne se justifie en aucune manière. L’avocat d’Adrian Năstase, Ion Cazacu, a d’ailleurs déclaré que les policiers avaient menotté l’ancien Premier ministre après sa tentative de suicide, et ce jusqu'à l’arrivée de l’ambulance : c’est un motif suffisant pour déposer une plainte à la Cour Européenne des Droits de l’Homme.

Ainsi il apparait qu’il ne faut pas que la Roumanie se laisse déstabiliser par des scandales politiques qui peuvent nuire à son développement socio-économique, alors qu’elle est sur la bonne voie. Il faut au contraire apprendre des expériences passées pour encore améliorer son avenir.

 

Cet article présente intentionnellement un seul parmi les différents points de vue existant sur cet enjeu. Son contenu ne reflète pas nécessairement l'opinion personnelle de l'auteur. Je vous invite à prendre connaissance de la philisophie de Duel Amical.

Un nouveau frein au progrès socio-économique de la Roumanie

26/01/2013 - 17:54
Le contexte politique actuel de la Roumanie est marqué par l’incertitude, d’autant plus que les membres du nouveau gouvernement, celui de Victor Ponta (président du Parti Social Démocrate PSD) sont impliqués dans plusieurs scandales. On aurait pu croire que le nouveau gouvernement aurait amélioré la situation socio-économique de la Roumanie, mais il n’en est rien.

La motion de censure déposée par l’Union Sociale Libérale (USL) le 27 avril a obtenu 235 voix pour la destitution de l’ancien Premier ministre Mihai Razvan Ungureanu, soit 4 de plus que nécessaire. Elle a permis l’accession au pouvoir du président du Parti Social-démocrate Victor Ponta, encore relativement peu expérimenté sur le plan politique : les nombreuses erreurs de son gouvernement et de lui-même en sont la preuve incontestable.

Victor Ponta, un nouveau Premier ministre rapidement remis en cause

Après l’implication de deux Ministres de l’Education (Corina Dumitrescu et Iosif Banc) dans des affaires de plagiat, Victor Ponta est à son tour sur la sellette pour les mêmes raisons. Il est allé jusqu’à démanteler le Conseil National d’Attestation des Titres, des Diplômes et des Certificats Universitaires afin que sa faute ne puisse être prouvée. Malgré cela, les membres de ce Conseil sont restés unis et ont finalement confirmé la fraude intellectuelle du Premier ministre roumain. Ainsi, 85 des 307 des pages de sa thèse sont du pur copier-coller d’autres travaux non cités dans sa bibliographie. Le Conseil a mené une analyse objective, basant son verdict sur des raisons académiques, sachant qu’il n’est affilié à aucun parti politique.

Lors du Conseil Européen des 28-29 juin à Bruxelles, Victor Ponta avait déclaré au journal espagnol El País qu’il démissionnerait si les accusations de plagiat devaient se confirmer. Mais il tarde à le faire, alors que nombreux sont ceux qui lui demandent de quitter ses fonctions (et en particulier Vasile Blaga, le nouveau Président du Parti Démocrate Libéral (PDL), le parti d’opposition de droite). Pourtant, il serait souhaitable que le Premier ministre suive l’exemple du Ministre de la Défense Allemand et du Président hongrois qui, après avoir été impliqués dans des affaires similaires, ont immédiatement donné leur démission.

Les élections locales, a priori une victoire écrasante pour l’USL

Victor Ponta, co-président fondateur de l’Union Sociale Libérale avec Crin Antonescu (président du Parti National Libéral, PNL) et Daniel Constantin (président du Parti Conservateur, PC) croient pouvoir s’appuyer sur le mouvement de sympathie dont ils bénéficient depuis leur succès aux élections locales du 10 juin 2012 (70% des voix au niveau national). Mais ce score est plus lié au désespoir des Roumains vis-à-vis du programme d’austérité qu’à une véritable adhésion à l’USL. Les mécontentements envers l’actuel gouvernement sont nombreux, puisque les Roumains n’ont pas ressenti d’amélioration de leurs conditions de vie et qu’aucune des promesses des candidats de l’USL n’a été tenue. Du moins pas encore. Mais face à une vague de scandales successifs, les préoccupations de l’actuel gouvernement semblent être autres qu’un meilleur niveau de vie pour les Roumains. La guerre politique entre les deux grandes tendances (démocrates-libéraux d’une part et sociaux-démocrates avec libéraux de l’autre) avec à leur tête le Président Traian Băsescu respectivement le Premier Ministre Victor Ponta continue comme en témoigne le cas Adrian Năstase. La lutte politique pour le pouvoir ne s’est pas encore terminée.

L’incarcération de l’ancien Premier ministre Adrian Năstase : une première en Europe

L’un de ces scandales les plus retentissants a été l’un des rebondissements de la guerre politique sans fin entre le Président Traian Băsescu et le Premier ministre Victor Ponta : il s’agit de la condamnation de l’ancien Premier ministre Adrian Năstase (PSD) à deux ans de prison ferme. Cette peine fait suite à son implication dans l’affaire de détournements de fonds publics pour la campagne électorale de 2004, plus spécifiquement pour le dossier « Le trophée de la Qualité ». La durée du procès a été excessivement longue : le verdict a été rendu le 20 juin 2012, soit après 8 ans de procédure. La condamnation était sans appel. Mais lorsque la police est venue arrêter Adrian Năstase à son domicile situé rue Zambaccian à Bucarest, celui-ci a réagi de façon complètement déplacée pour un professeur d’université, docteur et ancien Premier ministre de Roumanie : il a en effet tenté de se suicider devant les policiers en se tirant une balle dans la gorge, choquant le pays entier.

Adrian Năstase a été immédiatement transporté aux urgences de l’hôpital Floreasca de Bucarest, où il a passé une semaine. Cette décision a soulevé des critiques : pour certains, Năstase n’aurait pas été considéré comme un détenu pendant cette période, même s’il a été surveillé en permanence. Pourquoi n’a-t-il pas été transféré à l’hôpital du pénitentiaire de Rahova, pourtant très bien équipé ? Et surtout, pourquoi Adrian Năstase a-t-il eu recours à un tel geste ? Quoi qu’il en soit, personne ne s’attendait à cela de la part d’un homme qui, par son niveau de qualification et ses anciennes fonctions, aurait dû être un exemple pour le pays. Après une semaine à l’hôpital, période jugée bien longue par l’opinion publique pour se remettre d’une balle qui l’avait à peine touché, l’ancien Premier ministre de Roumanie a été transféré en prison. Le procureur général a eu raison de faire preuve de scepticisme quant au diagnostic établi par le médecin. C’est pourquoi il a été décidé que le docteur Brădisteanu, qui s’est occupé d’Adrian Năstase, soit poursuivi en justice sous l’accusation d’avoir favorisé l’infracteur (ici Adrian Năstase). L’événement a pris à juste titre des proportions considérables, et en incarcérant un homme d’Etat important, la justice roumaine montre ses progrès incontestables en matière de lutte contre la corruption.

La conclusion à tirer est qu’il faut en toutes circonstances respecter en intégralité les institutions étatiques car après 1989 la Roumanie a pris le chemin de l’Etat de droit et elle ne doit en aucun cas s’en éloigner.

 

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