Mérite-t-on la démocratie dans laquelle on vit ?
La démocratie n’est pas un cadeau
Chacun est responsable du système politique dans lequel il vit. Même si le niveau de démocratie diffère dans chaque pays européen, nous vivons dans un continent démocratique qui nous procure des droits démocratiques comme le droit de manifester, de se révolter et de faire entendre nos voix et opinions politiques. Si nous n’usons pas de ces possibilités, nous ignorons simplement la véritable signification de la « démocratie » : la souveraineté populaire.
Vote ou reste silencieux !
Voter est l’un des droits démocratiques les plus importants. Cependant, beaucoup n’utilisent pas ce droit fondamental mais se sentent néanmoins libres de revendiquer un meilleur système politique. Ces citoyens méritent de vivre dans la démocratie qu’ils créent. S’ils n’expriment pas leur opinion politique, comment pourraient-ils espérer des changements dans leurs vies ? De plus, comment osent-ils formuler des critiques de quelque sorte s’ils n’utilisent pas leur outil le plus basique, qui pourrait générer le changement qu’ils attendent ? Voter est un retour visible pour les décideurs ! On pourrait dire que voter ne vaut rien puisqu’un vote seul ne décide de rien. Pour autant cela n’est pas réellement une question de nombres, mais avant tout d’attitude : en ne participant pas lors des élections et référendums, nous autorisons les autres à prendre une décision en notre nom.
Comporte toi en tant que principal acteur de la démocratie
Les pays européens n’ont pas tous réussi à instaurer des systèmes politiques démocratiques en même temp. Les pays qui ont des systèmes démocratiques depuis plus longtemps peuvent avoir un avantage certain sur les démocraties plus jeunes, puisque plus la démocratie est en place depuis longtemps, plus elle est ancrée dans la culture nationale.
Néanmoins, nous ne pouvons nier que la plupart des pays européens sont démocratiques : malgré des différences, tous les pays européens bénéficient de la liberté de la presse, de la liberté d’organiser des manifestations et référendums, d’avoir des élections libres et un système multipartiste.
C’est pourquoi pour les citoyens insatisfaits il existe deux possibilités principales : ils peuvent se plaindre en restant passifs et comparer leurs propres pays aux plus riches qu’eux, ou essayer d’améliorer leur propre système en participant en politique, aux élections et au sein de la société civile, en créant de nouvelles opportunités et en faisant entendre leurs voix. Il y aura toujours des pays « meilleurs » et « plus riches » qui nous seront montrés en exemple, mais si l’herbe a toujours l’air plus verte chez le voisin, il faut commencer par arroser la sienne !
Osons croire en l’essence de la démocratie, dans le pouvoir des individus, osons rêver et affirmer : nous méritons un meilleur système, nous avons le pouvoir de travailler pour cela et de nous battre pour une démocratie qui satisfasse nos besoins.
Cet article présente intentionnellement un seul parmi les différents points de vue existant sur cet enjeu. Son contenu ne reflète pas nécessairement l'opinion personnelle de l'auteur. Je vous invite à prendre connaissance de la philisophie de Duel Amical.
Servir ou mériter la démocratie: l'abus du discours méritocratique
Une bonne démocratie ne fournit pas que des droits civiques, mais aussi des droits sociaux - ou dit autrement, pas seulement des droits politiques, mais aussi économiques. Nous savons que ces droits ont été le fruit de combat historiques et pourtant, cela ne nous permet pas de conclure que tous vivent dans la démocratie qu'ils méritent. Dire « mérite » est un mot assez fort. Faut-il considérer qu'une femme pauvre dans la banlieue d'une grande ville au Brésil mérite de vivre sous un gouvernement qui, tout en étant démocratique, limite ses droits aux avantages sociaux, approuve une loi qui, dans la pratique, lui empêche de prendre sa retraite à un âge raisonnable avec un salaire décent, ne fournit pas à ses enfants un bon système éducatif, et tout ça pour "sauver" l'économie? Elle peut certainement exprimer ses préférences à travers le vote. Pouvons-nous la juger si, fatiguée des années de non-changement dans la politique, elle refuse de voter aux prochaines élections?
Pensez maintenant à un jeune garçon né et élevé à Milan, fils de deux parents albanais. Mérite-t-il de ne pas obtenir les avantages qu'un Etat n'accorde qu'à ses citoyens, à cause de son manque de citoyenneté italienne? Bien sûr, il peut participer aux débats publics ou protester. Ses idées seront-elles sérieusement considérées, lui qui n'a pas reçu une bonne éducation tout au long de sa vie?
Le discours méritocratique
Quelqu'un pourrait argumenter que cette discussion ne soulève que des questions de morale quand nous insistons à souligner l'impasse auquel le verbe « mériter » nous conduit. Mais le fait est que les démocraties libérales ont généralement un fort discours méritocratique. Et ce discours est vraiment une discussion de philosophie morale, pourtant avec des implications pragmatiques.
La méritocratie existe, mais elle a beaucoup de limites. Etre hautement qualifié et ne pas fuir l'effort n'accorde pas à chacun une place sous le soleil. Les deux exemples mentionnés ci-dessus illustrent cela. Les choses pourraient être différentes si l'on considère la notion de collectivité, c’est à dire un peuple qui s'implique vraiment dans la politique et qui pourrait la remodeler de manière différente, équitable et renforcer la démocratie dans son propre pays. Mais les peuples ne vivent pas isolés les uns des autres, et les États ne font pas leur politique sans considération pour celles des autres États. Dans notre monde contemporain, il y a beaucoup de sujets sur lesquelles les citoyens ordinaires n’ont aucune influence (capacité comprise soit comme un manque de connaissance ou de pouvoir). Par exemple, un bon nombre des décisions qui touchent directement les citoyens ne sont pas prises dans leurs parlements et leurs tribunaux locaux, mais dans des centres financiers situés à des milliers de kilomètres de distance.
Devons-nous parler contre la démocratie?
Etre critique à propos des discours sur la démocratie ne signifie pas être sceptique sur la démocratie. C'est toujours la meilleure forme de gouvernement créée par l'humanité. Mais il est nécessaire d'avoir une compréhension claire à ce sujet et d'éviter de reproduire le discours méritocratique ou d'être incapable de regarder l'impact d'une démocratie en dehors de ses propres frontières. Ce n'est qu'en réalisant que les personnes réelles ne méritent pas toujours de vivre dans la vraie démocratie dans laquelle elles vivent que nous pourrons diffuser le type message de sensibilisation nécessaire pour construire des sociétés démocratiques fortes et équitables.
Cet article présente intentionnellement un seul parmi les différents points de vue existant sur cet enjeu. Son contenu ne reflète pas nécessairement l'opinion personnelle de l'auteur. Je vous invite à prendre connaissance de la philisophie de Duel Amical.
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