Changer ou soutenir le gouvernement de Viktor Orbán?

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A l’approche des élections en Hongrie en 2018, la tension monte entre le parti de gouvernement et l’opposition. Quels arguments peuvent appeler à un changement de gouvernement ou au contraire soutenir le pouvoir actuel ?

Continuez, Monsieur Orbán !

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25/03/2018 - 20:18
Il n’y a pas de désaccord entre le gouvernement et l’opposition sur le fait que l’enjeu des élections est considérable. Mais c’est le seul point en commun. Il n’y a que deux mois jusqu’aux élections promettant un changement fatal et les médias d’opposition tendent à publier des articles pessimistes et exagérés. Il est utile d’analyser ce qui peut peser de l’autre côté de la balance. Les résultats acquis par le gouvernement peuvent donner de la confiance dans l’avenir.

L’année 2010 a sans doute marqué un tournant géant dans l’histoire de la 3e République Hongroise. Avoir un gouvernement autant dans la ligne de mire à l’étranger aussi bien qu’en Hongrie depuis 8 ans déjà est une situation sans précédent. Par exemple la panique provoquée par la loi des médias, la loi sur la banque et la nouvelle constitution, et plus récemment par la loi sur la protection des civils et des frontières de Schengen pose question. En revanche, on ne constate pas de vraie opposition de masse au règne du 3e gouvernement- Orbán. On ne peut pas remarquer d’action majeure à l’exception des quelques groupes sociaux qui protestent de temps en temps pour leurs propres intérêts (ce qui est légitime dans les pays démocratiques). On peut se demander à juste titre : Pourquoi ? La réponse se trouve dans les faits et non dans les spéculations. Avant toute chose, même les critiques les plus sévères et les partis en opposition ne peuvent pas contester ceci: le gouvernement Orbán a instauré une politique économique efficace.

Des résultats économiques indéniables

Après les complications initiales causées par la crise politique et économique de 2008/2009, l’économie hongroise suit une voie plus modérée mais en constante progression depuis 2013 avec désormais un taux de croissance de 2,4%. Cela s’explique par une conjoncture macroéconomique stable et prévisible, ainsi qu’une série de mesures: la diminution successive du taux d’intérêt directeur de la banque centrale, les prêts en devise transformés en forint, la réorganisation de la dette de l’état, le contournement de la procédure européenne de déficit trop élevée, ou encore la diminution de l’impôt sur le revenu. De plus depuis 2016, des résultats microéconomiques ont été obtenus. La vie des citoyens s’est améliorée à la suite de la baisse du chômage, de l’abaissement de l’impôt sur le revenu, de la majoration progressive des paliers des salaires (10-15%). On ne peut pas ne pas ne pas dire un mot sur le fait que l’Etat s’est comporté comme un bon maitre responsable du bien public faisant ainsi tomber l’axiome libérale propagée dans les années 1990 à cause du socialisme d’état. L’étatisation des infrastructures les plus importantes (p. ex.: services publics) a eu une influence positive montrant notre autodétermination nationale et a élargi le champ d’action du pays . L’exemple le plus marquant d’une politique fiscale servant les intérêts nationaux c’est le rachat du portefeuille de MOL (21%) en 2011 lequel même selon les estimations les plus prudentes vaut 100 milliards de forint de plus que ce qu’il valait il y a 7 ans. Ces résultats garantissent une confiance sociale pour les gouverneurs, dont les projections politiques risquent d’être profitable après le mois d’avril aussi.

Stabilité politique

Dans les démocraties européennes l’acquisition d’une majorité est indispensable, et l’émergence d’un gouvernement stable est un fait rare. Les négociations marathoniennes pour former une coalition peuvent éroder ensuite la confiance des citoyens dans les acquis et les institutions démocratiques, et elles peuvent causer de longues crises au sein de la politique intérieure dont les effets peuvent dissuader les investisseurs. Dans les années passées on fut les témoins de plusieurs règnes plus longs (Espagne, Belgique, Pays-Bas, Allemagne) et plus courts (Grand-Bretagne, Grece, Croatie). En revanche le gouvernement hongrois a reçu 2 fois l’autorisation pour la réalisation de son programme. Le FIDESZ-KDMP a gagné les élections la 2e fois avec un système d’un seul tournant (pour cette invention ils ont reçu des jugements à l’intérieur des frontières et par-delà aussi.) Il vaut quand même la peine de remarquer qu’en Angleterre (le pays natal de la démocratie moderne) on utilise le même système. En plus de cela, il faut souligner les avantages d’une majorité certaine. Un gouvernement ayant le support de la majorité au parlement peut réagir avec brio en cas de catastrophe ou de crise économique-humanitaire, comme le traitement de la migration passant les frontières.

L’absence d’une véritable alternative parmi l’opposition

Finalement, il faut mentionner les autres acteurs de la palette politique. Les partis d’opposition sont fragmentés et ils ont de nombreuses positions antagonistes. Les négociations à huis clos, les pseudo-soutiens entre les fragments des partis de la gauche libérale gouvernant avant 2010 et les groupes se formant après sont difficilement visibles auprès du grand public. En même temps ils remettent en question l’utilité d’une coalition de plusieurs partis. Le seul point en commun, le renvoi d’Orbán Viktor et de son gouvernement ne sera probablement pas suffisant pour la félicité du pays.

Les résultats déjà acquis ne sont pas seulement des faits mais les symboles d’une vision plus grande dont la durée de vie dépasse les cycles parlementaires de 4 ans. Notre monde en mutation et notre continent peut aborder les grands défis de l’humanité qu’en conservant le même état d’esprit. La préservation de la stabilité du pays est désormais une question clé.

Cet article présente intentionnellement un seul parmi les différents points de vue existant sur cet enjeu. Son contenu ne reflète pas nécessairement l'opinion personnelle de l'auteur. Je vous invite à prendre connaissance de la philisophie de Duel Amical.

La dernière chance de sauver l’Etat de droit

Auteur
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25/03/2018 - 20:21
Les élections de 2018 placent la Hongrie et ses citoyens devant un choix : les hongrois sont-ils capables de mettre de côté leurs conflits personnels en faveur du changement ou tolèrent-ils désormais la mutilation des droits de l’homme ?

Nous, les Hongrois, ne nous sommes jamais comptés parmi les peuples ayant le sens de la réalité politique. On n’a jamais réalisé que notre liberté, nos droits obtenus, notre mode de vie peuvent être perdus. Ainsi les forces voulant les liquider pouvaient sans obstacle éroder nos valeurs, notre liberté acquise avec peine. A mon avis, l’histoire de la Hongrie est arrivée à un point semblable. Ce petit pays de l’Europe Centrale et Orientale se trouve de nouveau devant un choix : il oublie ses conflits futiles et il se ligue contre le FIDESZ qui est sans cesse en train d’abolir l’état de droit et de créer un système de parti unique ou bien il n’outrepasse pas ses faiblesses égoïstes et se laisse priver de ses droits fondamentaux acquis depuis le changement de système en 1989.

Le danger est grand

On ne peut pas se perdre dans nos rêves : les élections libres ne suffisent pas à garantir l’existence de la démocratie. On peut créer un système de parti unique par des méthodes démocratiques aussi, comme Viktor Orbán le fait. Le système actuel – comme plusieurs systèmes dictatoriaux dans l’histoire l’ont fait- met à mal les droits de l’homme abusant de l’opinion publique désillusionnée de la démocratie. Le Fidesz se base sur l’image bien construite d’un ennemi excitant le peuple. Tous leurs mots, toutes leurs paroles visent quelqu’un, ils ne se fixent pas pour but un changement réel. Examinons un instant les priorités du Fidesz concernant l’utilisation de l’argent public. Comment c’est possible que la campagne d’affiches géantes du gouvernement dévore toujours des milliards de Forint alors même que le flot d’immigration s’est considérablement calmé ? Parallèlement à cela, la santé publique hongroise aussi bien que l’éducation s’abaissent au niveau balkanique, malgré ce qu’en dit la propagande du gouvernement. Je sais par expérience qu’on trouve rarement de l’eau chaude dans nos hôpitaux et dans les établissements scolaires, sans parler du manque d’hygiène.

Des buts abstraits par rapport à la réalité

Le Fidesz s’est totalement vidé de son essence originelle : libérale, citoyenne et consensuelle. Je trouve inacceptable que le gouvernement ne s’attarde pas à trouver la solution aux véritables problèmes. Ils ne réfléchissent pas à l’abolition de la situation insoutenable de la santé publique, et préfèrent terrifier le peuple avec les plans de milliardaires étrangers contre les hongrois et pour l’invasion de la Hongrie par des migrants. Leur rhétorique dit que tout est fait pour « notre intérêt », y compris par exemple la lutte héroïque contre un fantôme.

De plus je trouve inacceptable que le Fidesz ne soit pas disposé à soutenir les générations suivantes, qui sont les dépositaires du futur de notre pays. Je pense que cette politique qui s’occupe d’une seule couche de la population est inacceptable dans une démocratie. Au moins il faudrait essayer de gagner la sympathie des autres (qui ne sont pas électeurs du FIDESZ). Cela manque dans le parti de Viktor Orbán, bien qu’eux-mêmes ne sont que des individus juvéniles.

Il existe des alternatives néanmoins

C’est une affirmation récurrente de la part du gouvernement et de ses soutiens de dire qu’il n’y pas de meilleure opportunité. S’ils disent que non, je leur répond: Si, il y en a. N’importe qui dit n’importe quoi, les partis en opposition ont le potentiel pour changer le gouvernement et l’occasion de créer une meilleure Hongrie. Je trouve souhaitable d’un point de vue politique que l’opposition puisse empêcher le gouvernement de gouverner. Et la mise en place d’une grande coalition d’opposition, dans laquelle les partis de droite et de gauche sauveront l’état de droit menacé par la politique cleptocratique du Fidesz, est aussi bien réalisable. Avant que quiconque me dise naïf, je remarque que nous ne sommes pas si loin de ça. Imaginons une situation dans laquelle le Fidesz n’est pas capable d’obtenir 50 % des mandats parlementaires. Dans ce cas les partis en opposition n’auront pas un tel soutien que le, Fidesz, mais en formant une coalition ils auront la possibilité de changer le gouvernement et d’en établir un nouveau composé de plusieurs partis. La question est alors de savoir si une coalition composée de partis ayant des points de vue assez différents sera capable de gouverner ? A mon avis, oui. Si la structure gouvernement était rétablie comme dans l’ancien système (avant 2010), tous les partis pourraient satisfaire leurs besoins. Le collège des ministres pourrait fonctionner mieux que maintenant, quand un seul ministre s’occupe de la santé publique et de l’éducation à la fois.

 Avec cela on est revenu à la question originelle : avec le changement de gouvernement gagnera ou perdra le pays? A mon avis, avec la faillite du Fidesz le pays ne peut que gagner. Même une coalition d’opposition gouvernant d’une façon maladroite vaut mieux qu’un parti unique désirant démolir la démocratie et le pluralisme d’opinion et j’espère ne pas être le seul ayant cet avis.

Cet article présente intentionnellement un seul parmi les différents points de vue existant sur cet enjeu. Son contenu ne reflète pas nécessairement l'opinion personnelle de l'auteur. Je vous invite à prendre connaissance de la philisophie de Duel Amical.

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