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Macron : renouvellement politique ou continuité?

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Elu avec 66,10% des voix dimanche dernier, Emmanuel Macron incarne pour certain une promesse de renouvellement, tandis que pour d'autres sa présidence s'inscrira dans la continuité du gouvernement précédent.

Emmanuel Macron, l’héritier de son destin

11/05/2017 - 18:27
Au sortir d’une élection interminable, épuisante, salvatrice pour certains, destructrice pour d’autres, tous nos repères ont volé en éclats. Un second tour opposant deux candidats, l’un extrême et l’autre en dehors de tous cadres, cela ne s’était jamais vu au cours de la Vème République. Mais au bout du compte, les citoyens ont su faire le choix juste et sain, entre l’obscurantisme obsolète et l’innovant mélange de couleurs et de projets politiques.

Cependant tout reste à faire, et cela commence dès maintenant en se démarquant de la passivité consubstantielle à François Hollande depuis le début de son quinquennat. Emmanuel Macron, ce n’est pas seulement un nom neuf, sympathique et intriguant, mais c’est surtout un projet politique novateur, qui paradoxalement dépasse toutes frontières et reste tout à fait indépendant.

Un président d’un nouveau genre

Voilà qu’emménage à l’Elysée un jeune homme d’à peine 39 ans, ancien banquier d’affaire et dont la vie pourrait déjà faire l’objet d’une autobiographie à succès. Mais il serait tout à fait réducteur de ne penser Emmanuel Macron que comme une ambition présidentielle. Il suffit pour cela de suivre ce politique d’un nouveau genre dans ses déplacements, ses allocutions, ses meetings, pour découvrir toute la richesse qu’il réserve. Je parle ici d’une richesse intellectuelle, humaine, passionnée, qui coupe court avec nos habitudes passées. C’est bien simple, il s’agit de la première campagne présidentielle où l’on peut croire en les paroles d’un candidat.
La nouveauté qu’apporte M. Macron est multiple. Elle se retrouve dans sa volonté de se présenter comme un candidat hors cadre, elle est présente dans sa réussite, qu’il ne cache pas mais au contraire nous incite à conquérir à notre tour. Le programme qu’il porte est en lui-même le gage d’un renouveau profond d’une société française qui cherche du changement sans dépaysement. Finalement, sa personnalité, porteuse d’honnêteté et d’intégrité, peut nous rassurer dans les nombreux doutes émergeant après une campagne aussi violente.

Le Macronisme aux antipodes du Hollandisme

Comparer la politique du président Macron à celle de l’ancien président Hollande témoigne d’une incompréhension des deux personnalités, car elles sont bien aux antipodes l’une de l’autre. D’un côté, François Hollande est l’emblème même de la passivité aboutissant au non choix, où le moindre risque est radié. L’ancien chef d’état est également l’exemple que l’accession au pouvoir basée sur un programme populiste atone (la taxe à 75%) ne peut conduire à un consensus populaire.
Au contraire, Emmanuel Macron semble vif, audacieux, ambitieux mais aussi profondément respectueux de tous les citoyens. Il suffit pour s’en rendre compte, d’analyser son début de carrière politique. Au poste de conseiller de Hollande, il est nommé, car reconnu comme tout à fait apte, ministre de l’économie. Son désaccord idéologique, et sa relation complexe avec Manuel Valls, jaloux de l’apparence sociale-progressiste de son ministre, l’obligent à démissionner pour lancer un mouvement lui permettant d’exploiter pleinement son potentiel. Durant deux cents jours, Emmanuel Macron a traversé la France, fait pas moins de 70 déplacements, rencontré des Français de tous bords, afin de bien comprendre l’enjeu d’une future présidence. On lui découvre alors un véritable caractère de combattant, qui ne se défait pas devant l’adversité . C’est le cas à l’usine Whirlpool, où malgré la présence hostile d’une centaine d’employés et le passage éclair de Marine Le Pen, venue réaliser des selfies désintéressés, Emmanuel Macron a tout de même choisi d’aller au cœur du mécontentement, discuter et dialoguer.
Comparer Emmanuel Macron et François Hollande est équivalent à une comparaison grossière entre du vin et du vinaigre, les deux semblent similaires en surface, mais ils sont en réalité tellement éloignés.

Une indépendance sous condition

On entend sans cesse qu’Emmanuel Macron est un personnage dépassant tous clivages, rassemblant l’ensemble du spectre politique. Son mouvement semble en effet ouvert à toutes les idéologies,mais en réalité, les deux piliers de la politique Française depuis le début de la Vème République ne sauraient se résoudre à une soumission d’une vision les rapprochant l’une de l’autre. Ainsi, le président nouvellement élu va devoir utiliser l’ensemble des qualités dont il dispose pour réussir avec brio le défi soulevé par les législatives de Juin prochain. Car sans majorité à l’Assemblée Nationale, il semblera complexe de faire passer toute une partie de son programme, abreuvée à l’idéologie sociale-libérale, mais ne convaincant ni les Républicain ni le PS.
Afin de devenir le président que l’on peut dès aujourd’hui idéaliser, il faudra à Emmanuel batailler encore une fois pour accéder à une majorité gouvernementale, gage d’une liberté sans précédent, et d’une confiance des Français. Cependant, après le premier tour de la présidentielle, quatre forces politiques se sont démarquées, chacune isolée des autres par une vision singulièrement différente d’une République modèle. Le nouveau locataire de l’Elysée va devoir prouver rapidement qu’il est digne de la fonction ultime afin qu’une majorité de citoyens lui fassent confiance dès les prochaines élections.
A tous ceux qui clament que Macron serait l'héritier d'une présidence en déclin, je répondrai qu'il est en réalité l'héritier de son destin.

This article deliberately presents only one of the many existing points of views of this contorversial subject. Its content is not necessarily representative of its author's personal opinion. Please have a look at Duel Amical's philosophy.

Emmanuel Macron, ou comment déguiser un idéal dépassé derrière un nouveau visage

13/11/2017 - 16:59
47% des électeurs de François Hollande au premier tour de l’élection présidentielle de 2012 ont décidé de glisser un bulletin Macron dans l’urne cette année. Le nouveau président de la République s’émancipera difficilement de l’image qui l’a suivie durant la campagne : celle d’être un Hollande avec 30 ans et 30 kilos de moins.

 

Un bilan quinquennal difficile à défendre

Appartenant à une famille politique que l’on qualifie traditionnellement « de gauche », le Parti Socialiste, François Hollande avait su mobiliser les électeurs sur la base d’un programme qui allait enfin apporter du « changement » : 51,3% des électeurs se sont reconnus dans des réformes fortes touchant au taux de chômage, au déficit, à l’imposition, au service public, au mariage et à la finance. Tous ces beaux rêves socialistes ont bien mal fini… Seulement un peu plus de 40% des promesses de campagne ont été menées à bien. En plus d’un chômage qui n’a pas été endigué, d’un déficit qui n’a fait que croître, le mécontentement général qui se reflétait dans une popularité historiquement basse (moins de 20% en fin de mandat) ne fut qu’accru quand un président qui se disait « de gauche » initia certaines réformes libérales, comme celle du marché du travail en 2016. Tout cela est si difficile à assumer que le ministre de l’économie de 2014 à 2016, un certain Emmanuel Macron, abandonna le navire en détresse, en vue de construire son propre mouvement politique.

 

Une continuité politique irréfutable


Malgré cette fuite précipitée, il est nécessaire de rappeler que le nouveau président n’est pas complètement étranger à l’ancien occupant de l’Elysée. Leur première rencontre remonte à 2006. Depuis, Macron est resté au côté de son ami François. Il l’a soutenu durant la primaire socialiste de 2011, et confiait à son propos : « J’étais convaincu que c’était l’homme de la situation après cinq ans de sarkozysme. Il a la France dans sa chair ». Flatté de ce compliment, Hollande le nomme secrétaire général adjoint à l’Elysée dès son élection en 2012. Il fut à ce poste à l’origine du Crédit d’Impôt pour la Compétitivité et l’Emploi (CICE), mesure qui s’est relevée coûteuse en plus d’être inefficace. Au poste de ministre de l’économie entre 2014 et 2016, il a été au centre d’autres lois, qui ont soit divisé le gouvernement, soit précipité dans la rue des centaines de milliers de manifestants. Maintenant chef d’État, Emmanuel Macron n’incarne pas la rupture radicale qu’il avait promise. Pour preuve, Le Monde a comparé les promesses de campagne du candidat Macron à ceux du candidat Hollande : près de 40% de leurs promesses sont compatibles, et compte tenu des premières actions de son mandat, la présidence semble peut-être avoir changé sur la forme, mais certainement pas sur le fond. 

Macron : le mauvais centriste

Emmanuel Macron est arrivé au pouvoir sur la promesse d’un véritable renouvellement de la vie politique, sur l’engagement d’un changement radical avec les coutumes politiques précédentes, sur un programme prétendument « centriste » qui allait enfin redorer le blason de la France. Il ne se disait « ni de gauche ni de droite », ou encore « et de gauche et de droite » selon les variantes. La dernière version de cette devise est la plus apte à décrire la politique « centriste » que va mener le nouveau président : il semble uniquement vouloir appliquer d’anciennes solutions connotées aussi bien de gauche que de droite, dans le but peut-être de satisfaire tout le monde ou de simplement sublimer un électorat qui se reconnaitra dans une seule partie du programme. Ce centrisme est le mauvais centrisme. Il n’est pas celui qui permettra, par des politiques vraiment innovantes, d’atteindre une société équilibrée, tant égalitaire et charitable que méritocratique et juste ; tant ouverte et progressiste que vertueuse et consciente de ses valeurs. C’est un centrisme indécis, incohérent et agité, qu’a incarné François Hollande pendant 5 longues années. C’est un centrisme qui a échoué. C’est un centrisme dont la France ne veut plus.

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