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Quel avenir pour l'Union européenne ?

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Les négociations sur le budget pluriannuel de l'UE ont montré qu'il y a deux visions différentes qui s'affrontent. La première conception est celle qui mène vers une union postnationale, en partie reprise par M. Hollande, tandis que les partisans de l'UE comme simple coopération économique résident Outre Manche.

Pour une simple coopération économique

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20/02/2013 - 00:36
La crise de l'euro a accentué la défiance envers l'UE à travers le Vieux Continent. Face au modèle actuel de l'UE, il faut renforcer la souveraineté des Etats pour avoir une vraie responsabilité de chacun et une flexibilité qui permettra d'avancer. C'est la seule voie qui mène vers la prospérité commune de l'Europe.

La mise au point du problème actuel de l'UE

Les manifestations à Athènes ou à Madrid, l'austérité sans fin, c'est aujourd'hui la dure réalité de l'UE. Les Européens refusent de subir de plus en plus de taxations, régulations et supervisions décidées à Bruxelles. Les Allemands ou les Néerlandais ne veulent finalement plus que leurs porte-monnaies financent les pays irresponsables du Sud. D'où la méfiance envers l'Europe : les peuples ne croient plus, depuis déjà un certain temps1, en la compétence de leur leaders politiques à gérer la crise, ni en la légitimité de Bruxelles.
David Cameron a esquissé dans son discours2 tant attendu sur l'UE la sortie de cette crise interminable – il a proposé la seule sortie viable et envisageable. Il a défini trois clés pour l'avenir de l'aventure européenne : la compétitivité, la flexibilité et l'ouverture. Ce sont trois concepts fondamentaux qui manquent malheureusement à la construction actuelle de l'UE.

Les solutions économiques : flexibilité et compétitivité

Il faut tout d'abord stimuler la compétitivité, parce que les pays émergents sont en train de nous rattraper. On ne peut pas nier le fait que l'UE a été fondée sur un projet économique, et qu'elle l'est toujours. Son atout principal réside donc dans le marché unique. En conséquence, la flexibilité est nécessaire pour relancer notre compétitivité, ainsi que notre force économique face aux pays du BRICS. Cameron a eu raison d'entendre la flexibilité dans un sens très large : du marché commun, en passant par le marché du travail, à la gouvernance européenne. L'erreur fatale serait de penser que la solution se trouve dans une fédéralisation et dans l'harmonisation de tout ; il est absurde de chercher à tout prix l'unanimité. Le contraire est vrai : la diversité des opinions et des approches nous permettra de réagir mieux aux défis du monde globalisé. A la rigidité et à la lenteur des décisions bruxelloises s'oppose l'idée que chaque Etat participe aux projets qu'il souhaite en ne bloquant pas les autres. L'incapacité à résoudre la crise euro en témoigne parfaitement. Et si cela fonctionne avec la Grande-Bretagne qui n'est pas dans la zone Schengen ou avec la Suède qui n'a pas accepté l'euro, pourquoi ce modèle ne serait-il pas aussi transposable aux autres politiques ? Au lieu des directives, il faut une plate-forme pour échanger des expériences et trouver de la motivation.
La France veut fédéraliser, instaurer un gouvernement de la zone euro et propose d'autres idées irréalistes, mais on oublie que le marché unique n'est pas encore complètement achevé. Le message de David Cameron est clair : que l'on approfondisse d'abord notre travail sur le chantier économique. Pourquoi construire le toit si l'on peine avec les fondations ? Il ne s'agit donc pas de refuser l'UE en bloc ; mais chacun doit rester responsable pour soi.

Dresser un bilan réel pour avancer dans la bonne direction

L'ouverture s'y ajoute. L'UE peut rester ouverte à de nouveaux pays, mais elle doit se montrer ouverte aux idées, aux discussions, aux pays eux-mêmes. Il est crucial de procéder à une évaluation minutieuse des avantages et des désavantages, de promouvoir ce qui nous est bénéfique et de remettre en question ce qui nous freine. L'Europe s'est unie sur une base économique, elle ne peut pas se développer avec un combat idéologique europhile et aveugle. Il faut arrêter le centrisme de Bruxelles, les parlements nationaux sont les meilleurs représentants démocratiques. Ils doivent se situer au cœur de la démocratie européenne. L'unification forcée et centralisée ne mène que vers le creusement des différences, voire vers plus de séparatisme comme pour les Catalans ou les Ecossais3 pour n'en nommer qu'une partie.
Notre effort doit donc s'orienter vers la promotion d'un débat paneuropéen sur le fond du problème qu'est l'avenir vers lequel se dirige l'UE. Il y a un consensus sur la nécessité d'un tel débat, mais les approches diffèrent essentiellement. Néanmoins, pour éviter les errements – et finalement l'échec – que l'on risquerait en suivant les fédéralistes, la seule possibilité, c'est l'Union comme une coopération économique, comme un échange créatif, comme le marché unique. Rien de plus. Espérons que David Cameron trouve des interlocuteurs !

This article deliberately presents only one of the many existing points of views of this contorversial subject. Its content is not necessarily representative of its author's personal opinion. Please have a look at Duel Amical's philosophy.

L'Union postnationale

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20/02/2013 - 00:36
Il faut dépasser le cloisonnement en État-nations qui rend l'UE inefficace. La seule possibilité viable réside dans l'UE postnationale, dont la réalisation nécessite un débat. Dans le monde globalisé du XXIe siècle, seule une Union unie et fédérale pourra jouer encore un rôle dominant face aux puissances émergentes.

Le manque d'esprit communautaire

Dans la crise aux facettes multiples que l'on vit depuis trois ans, rien n'est plus facile que de critiquer l'UE comme si elle était la seule cause de tous les malheurs. Mais il faut se rendre compte que ce n'est pas l'Union en tant que telle qui pose problème. Au contraire, ce sont justement les Etats membres qui aggravent la situation. Il est vrai que le fonctionnement de l'Union est loin d'être satisfaisant, mais ceci ne résulte que du manque de volonté des Etats membres de faire avancer l'intégration et par conséquent la stabilité et le bien-être de nous tous. L'esprit communautaire et l'intérêt commun, européen, sont souvent subordonnés aux intérêts nationaux égoïstes. Les Etats ou bien leurs leaders – David Cameron en est un exemple parfait - craignent tout transfert supplémentaire de souveraineté. Néanmoins, il est impossible de reculer – sauf au prix d'une régression nuisible aux tous. La seule possibilité est donc le passage à une Union unie et forte. L'exemple qui incarne les hésitations et le flou du passé et qui nous montre en même temps la voie à suivre est l'euro. On a instauré cette monnaie unique, on s'en est réjouit jusqu'en 2009. Dès que la crise de l'euro a éclaté, le mépris pour la monnaie unique est devenu presque général. Pourtant, il semble que les critiques aient oublié une chose : de nouveau, l'euro lui-même n'est pas un problème, mais c'est l'euro sans Etat qui ne fonctionne pas. La monnaie (ou une union monétaire) peinera à survivre s'il n'y a pas d'union budgétaire, fiscale et politique (souligné même par F. Hollande) qui l'accompagnerait au moins dans le cadre de la zone euro. Avec des difficultés, une union bancaire sera mise en place bientôt, mais elle ne peux être que le début d'une intégration plus profonde. Lors des négociations sur le budget 2014 – 2020, la France a défendu une enveloppe pour l'UE digne de ce qu'elle aura à faire. Malheureusement, l'austérité mal placée a prévalu.

L'union postnationale dépasse la fédération d'Etats-nations

Si la fédération finale est un objectif indéniable, sa nature et le moyen d'y parvenir sont moins clairs. A ce moment, nous devons engager un vaste débat ouvert et démocratique sur les instruments avec lesquels sera construite cette nouvelle Europe. La fédération d'Etats-nations proposée dans les années 80 par Jacques Delors semble regagner en importance1. Cependant, cette idée est devenue un peu caduque, parce qu'elle n'opère toujours qu'avec le concept de nations (et sous-entendu nationalisme). L'Europe postnationale est une construction récente qui prône une UE des citoyens. Il n'est pas pensable de supprimer les Etats, mais leur poids doit être fortement contrebalancé, voire dépassé par des politiques ainsi que des institutions et organes strictement communs aux intérêts communautaires. Par exemple une armée commune ou un siège de l'UE dans les organisations internationales pour n'en citer que deux points. Si ce concept est le fruit de la pensée d'euro-fédéralistes convaincus2, des propositions similaires, mais plus modérées – plus réalistes - se trouvent dans le document du Groupe de Future de l'Europe3 signé par une partie des ministres des affaires étrangères de l'UE. Ils ont raison : les problèmes d'ordre économique sont plus qu'urgents, mais leurs solutions devraient aller de pair avec des réformes institutionnelles profondes. C'est l'idée implicite du discours de François Hollande devant le Parlement Européen.

L'unité nécessaire dans le contexte mondial

Nous devons regarder un peu plus loin pour justifier la nécessité de l'UE unie et forte. Sinon la réalité nous rattraperait. Economiquement, démographiquement et politiquement, l'Europe stagne au profit des puissances émergentes comme la Chine, le Brésil ou les acteurs majeurs à l'instar des Etats-Unis ou la Russie. Face à eux, la France seule, l'Allemagne seule, et d'autant moins les petits pays, ne pourront rien faire. Si nous voulons affirmer notre positions dans le monde globalisé, et surtout, avoir de l'influence sur les décisions mondiales, l'impératif est d'être unis et de parler d'une seule voix. De plus, cette unité est également nécessaire pour garantir nous-même nos acquis politiques, sociaux et culturels, dont nous sommes pourtant si fiers.

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