La réunification moldavo-roumaine : entre retrouvailles historiques et utopie politique
Une réunification quasi-désirée, mise en attente
La Roumanie n’a jamais fait de grandes conquêtes territoriales, mais a souvent perdu du terrain. La Bessarabie a été le sacrifice et la pièce d’échange avec les Russes pour éviter un assaut militaire dans le reste du pays. La mentalité moldave est fortement russifiée, et le régionalisme est présent dans les territoires de Transnistrie et Gagaouzie. Néanmoins, la République de Moldavie poursuit son chemin vers l’Union européenne, un signe de détachement progressif de l’homme malade de l’Europe.
Le projet de réunification n’est pas faisable à court terme, mais les discours pro-unionistes se sont renforcés suite à l’accord d’association avec l’UE signé par la Moldavie à Vilnius. Traian Băsescu, le président roumain, affirmait récemment à la chaîne nationale que le grand projet assumé de la Roumanie est cette réunification.
Les réactions ne se sont pas fait attendre. C’était le cas du premier ministre roumain, Victor Ponta, qui semble avoir plus les pieds sur la terre. Il voit dans ces déclarations de Băsescu une tentative d’améliorer son image car il se retrouve à la fin de son second mandat présidentiel. Quant au côté moldave, le premier ministre Iurie Leancă est franc. "La République de Moldavie n’est pas préparée pour s’unifier avec la Roumanie, elle préfère s’intégrer dans l’UE", a déclaré-t-il à Vilnius.
L’opposition russe et le problème de Transnistrie
La Roumanie a eu une histoire maudite et un peuple impuissant. Etait-ce ou non le fait de la trahison roumaine ? La Roumanie a initialement été amputée de la Bessarabie suite à l’accord entre Staline et Hitler du 23 août 1939. En 1940, la Roumanie a cédé en 24 heures la Bessarabie et le territoire du nord du pays, Bucovina. Faute de pouvoir militaire, Bucarest accomplit les demandes de Moscou. La Bessarabie est unie à la Transnistrie et devient la République Soviétique Socialiste Moldave.
Le manque de soutien se répète en 1991, le meilleur moment pour la réunification. Cette fois-ci, ce n’est pas de force militaire, mais de volonté politique que l'on manque. Ion Iliescu, président roumain à ce moment là, tergiverse sur les étapes à franchir pour parvenir à la réunification. Spéculation ou pas, il reste dans la mémoire des Roumains comme l’opposant de la prise d’initiative et l’homme soumis à la Russie.
Toujours sous l’influence des Russes, la Moldavie se retrouve pénalisée suite à son approchement vers l’intégration européenne. En septembre de cette année, la Russie a mis un embargo sur le vin moldave à cause de sa "qualité insatisfaisante". Pour la Moldavie, cette action n’a été qu’une décision politique. La Cour constitutionnelle de la République de Moldavie vient de reconnaître le roumain comme langue officielle à l’instar du moldave, mais la Russie considère cette décision comme un autre pas vers la séparation de la Transnistrie.
Les disputes territoriales et ethniques de la Moldavie mettent des bâtons dans les roues de l'unification. La Transnistrie s’est auto-déclarée indépendante sans avoir ensuite la reconnaissance d’aucun Etat, ni même de la Russie. De plus, la Gagaouzie avec ses nombreuses ethnies n'est pas à négliger. La Roumanie serait-elle capable d’absorber et de gérer ces différends régionaux ? Pas de réponse de la part de Bucarest.
Le long chemin vers l’UE – avec ou sans la Roumanie ?
Prenons l'hypothèse d'une réunification prochaine. L’UE accepterait-elle le plus pauvre pays de l’Europe et confronté à des revendications d’autonomie ?
Ne serait-t-il pas plus souhaitable que la Moldavie poursuive son chemin vers l’Europe pour ensuite considérer la libéralisation des frontières comme une sorte d’unification à l’intérieur du bloc communautaire ? Cette union sera inévitable lors d’une future adhésion à l’UE de la Moldavie.
Avant de se lancer dans des discours idéalistes qui ont pour but la sensibilisation des deux peuples et la popularité, les dirigeants des deux pays devront cibler une coopération de dévelopement plus intensive. Par exemple, nous n’avons pas aujourd’hui de forts investissements en Moldavie ou, au moins, une autoroute qui lie les deux capitales, Bucarest et Chişinău.
La Roumanie soutient les avancées des Moldaves dans l’intégration européenne, mais n’oublions qu’elle est aussi dans une situation épouvantable au sein de l’UE. La réunification moldavo-roumaine aura comme bénéfice la réparation des erreurs de l’histoire, mais aujourd’hui il faudrait penser au bien-être des deux peuples. La Roumanie n’est pas capable de garantir une situation meilleure des Moldaves avec une future réunion. De plus, on tend à croire que le désir de s’unir vient plutôt de Bucarest, quand il serait approprié d’avoir tout d’abord la volonté moldave...
Dieser Artikel präsentiert bewusst nur eine der zahlreichen, divergierenden Meinungen zu diesem kontroversen Thema. Sein Inhalt entspricht nicht zwingendermaßen der persönlichen Meinung seines Verfassers. Bitte sehen Sie hierzu Die Philosophie von Duel Amical.
Des retrouvailles historico-politiques inéluctables
Depuis l’indépendance de la République de Moldavie en 1991 et jusqu’à l’adhésion de la Roumanie à l’UE en 2007, le sujet de la réunification des 2 pays a toujours été relégué au second plan dans la mesure où chaque pays avait ses propres problèmes à résoudre et la réunification n’en était certainement pas la réponse adéquate. Perçue comme un rêve impossible à atteindre, la réunification des deux pays représentait presqu’un danger politique qu’aucun parti politique n’était prêt à assumer. Mais depuis 2007, la donne a changé et la Roumanie, une porte ouverte sur l’UE, offre de nombreux avantages à la Moldavie : libre circulation, citoyenneté européenne, de nouveaux emplois plus attractifs et mieux payés. Les temps ont changé, les enjeux aussi.
Une opinion publique Moldavo-Roumaine très favorable
Des deux rives du Prout, on appelle à des retrouvailles historiques de deux pays qui n’auraient jamais dû être séparés. D’une part, selon un sondage IRES réalisé dans le contexte de la Fête Nationale de la Roumanie (1er décembre), ¾ des Roumains sont favorables à l’union de la République de Moldavie avec la Roumanie et 63% ont une opinion positive de la déclaration du Président Roumain Traian Basescu selon laquelle l’union avec la République de Moldavie est le prochain "projet politique de la Roumanie". De plus, 70% des participants sont d’accord avec la déclaration du Président roumain, selon laquelle: "C’est le moment opportun de se fixer cet objectif, je suis persuadé que si à Chişinău il y a un intérêt unioniste, la Roumanie dira oui".
D’autre part, lors de la Fete Nationale de la Roumanie le premier décembre dernier, des centaines de Moldaves ont pris part à une marche pour l’union des deux pays, en réclamant le rattachement de la Moldavie à la Roumanie et en entonnant des chansons roumaines et l’hymne roumain devant l’Ambassade de Roumanie mais aussi en faisant une chaîne autour du Gouvernement comme symbole de l’Union. De plus, le 5 décembre, la Cour Constitutionnelle de Chişinău a déclaré la langue roumaine (et non plus la moldave comme le stipule l’article 13 alinéas 1 de la Constitution) langue officielle de la République de Moldavie. Selon la Présidence Moldave, "la nation roumaine est organisée en deux Etats roumains – la Roumanie et la République de Moldavie".
Un fort soutien politique du Président Roumain
"Un peuple, lorsqu’il a l’occasion d’être ensemble, ne renoncera pas. Je ne mise pas sur les hommes politiques. Toute mon action sur la République de Moldavie a été liée à l’idée que peut-être nous allons nous unir, je ne sais pas si ce sera maintenant, mais cet événement arrivera", a déclaré le Président roumain pour la chaîne publique TVR. Le président Roumain a raison de s’approprier un chapitre politico-historique épineux et qu’aucun autre homme politique n’a osé soulever avant lui. Traian Basescu peut de ce point de vue jouir de ses nombreux contacts noués à Chişinău au cours de ses neuf années de présidence (deux mandats consécutifs) et ce d’autant plus qu’il ne peut plus se présenter à une prochaine élection présidentielle, ce qui lui permet de devenir maître de cérémonie dans un projet jugé "important et dangereux".
La Moldavie, des perspectives européennes prometteuses : un double enjeu européano-roumain
Lors du Sommet de Vilnius, la Moldavie a signé l’accord de libre échange avec l’UE, ce qui représente une avancée historique, ouvrant de nouvelles portes économiques à la Moldavie et la rapprochant de la réunification avec la Roumanie. Selon Aurelian Dochia, ancien deputé Roumain, "le scénario le plus probable est que l’union se passe en même temps que l’entrée de la Moldavie dans l’UE". Donc si la Moldavie poursuit ses progrès en vue d’une intégration européenne, elle a plus de chances de voir son rêve de réunion avec la Roumanie accompli. Selon le ministre roumain des Affaires étrangères, la visite d’Etat de John Kerry en République de Moldavie le 4 decembre témoigne de la reconnaissance de Washington des efforts entrepris par la République de Moldavie en matière de "réformes démocratiques et d'Etat de droit, et des efforts entrepris afin de développer une économie soutenue. Les Etats-Unis sont aux côtés de la République de Moldavie", a souligné le Secrétaire d’Etat américain en félicitant Chişinău.
Ainsi, il apparaît que la préoccupation majeure de la République de Moldavie doit être la poursuite des efforts en vue de l’intégration dans l’UE, qui mènera à la réunification avec son pays-mère, la Roumanie.
Dieser Artikel präsentiert bewusst nur eine der zahlreichen, divergierenden Meinungen zu diesem kontroversen Thema. Sein Inhalt entspricht nicht zwingendermaßen der persönlichen Meinung seines Verfassers. Bitte sehen Sie hierzu Die Philosophie von Duel Amical.
Swipe to see the other side.
Kommentare
oui je pense que la Moldavie…
oui je pense que la Moldavie doit s unir avec la Roumanie car les russes on volé l histoire de ce pays
Neuen Kommentar hinzufügen