Le « non » tchèque au traité budgétaire
Le refus de l'accord : une logique fondée
La République tchèque est un régime parlementaire dans lequel le Premier ministre est censé avoir un pouvoir plus important que le Président. C´est précisément l´actuel Premier ministre tchèque, Petr Nečas, qui a défendu les intérêts tchèques lors du sommet européen du 30 janvier 2012 à Bruxelles. Alors que les représentants de 25 pays de l´Union européenne se sont mis d'accord sur ce traité, M. Nečas et son homologue britannique s´y sont opposés. Le refus de M. Nečas a de bons fondements, car un seul homme n´a pas une légitimité suffisante pour prendre une décision impliquant de rétrécir la souveraineté fiscale tchèque. Quand la République tchèque est rentrée dans l´UE en mai 2004, la souveraineté fiscale était une prérogative d’état souverain. Et seuls les citoyens tchèques peuvent décider d´abandonner leur souveraineté nationale ou non.
Les états de l´UE comme la Grèce, l´Italie ou l´Espagne ne mènent pas une politique fiscale responsable. Mais si une union fiscale est créée, les états et les citoyens qui se serrent la ceinture pour mener des réformes, devront payer la prodigalité des autres. Les dirigeants européens ne l’expriment pas à haute voix, mais il est évident que l´union fiscale tend vers ce but. Est-ce que les citoyens souhaitent ce scénario ?
La réponse à cette question est obscure, parce que les dirigeants des pays européens n´ont pas la légitimité pour décider. Ils ont été élus dans les circonstances très différentes de celles d’aujourd´hui. Par conséquent, leur légitimité de décider d´un traité avec des conséquences si importantes pour le pays est minimale ou nulle. C´est pourquoi le Premier ministre tchèque a bien fait de ne pas donner, du moins pour l´instant, le feu vert à ce traité.
Le « non » tchèque pour gagner du temps
Le traité budgétaire divise la coalition gouvernementale tchèque et le consensus semble très peu probable. Par conséquent, le Premier ministre a du refuser le traité pour gagner du temps afin que la République tchèque construise une opinion collective et solide sur ce traité.
Le « non » tchèque est basé sur deux autres bons fondements. Premièrement, la République tchèque est le seul pays de l´UE qui a vu augmenter de deux crans sa notation économique, au moment où la France a perdu son triple A. Par conséquent, la République tchèque n´a pas besoin d´un traité avec des règles budgétaires strictes. Elle mène déjà une politique budgétaire et fiscale responsable sans la contrainte bruxelloise ! Deuxièmement, au moment de la création de la monnaie commune, l´euro, les états se sont engagés à mener une politique budgétaire et fiscale responsable. La base des critères de convergence de l´UE est de maintenir le déficit public sous le seuil de 60% du produit intérieur brut et son accroissement sous le seuil de 3 % par an. Mais presque aucun pays n´a pas respecté ces deux règles, la France ou l´Allemagne y compris. Qui garantira que ce nouveau traité symbolique sera respecté ?
Le « non » tchèque ne gêne pas le processus de ratification de ce traité par les autres pays. De plus, il n´est écrit nulle part que la République tchèque ne pourra pas rejoindre ce traité plus tard. En conséquence, le Premier ministre tchèque a fait le bon choix stratégique, le « non » tchèque est raisonnable.
Dieser Artikel präsentiert bewusst nur eine der zahlreichen, divergierenden Meinungen zu diesem kontroversen Thema. Sein Inhalt entspricht nicht zwingendermaßen der persönlichen Meinung seines Verfassers. Bitte sehen Sie hierzu Die Philosophie von Duel Amical.
Il faut tenir les promesses
Vaclav Klaus – l’eurosceptique qui a tout commencé. Le Président Vaclav Klaus a accueilli avec joie la malheureuse décision de Necas. Klaus est bien connu pour ses opinions eurosceptiques. Mais il faut rappeler une chose : c’était Klaus, qui a signé les premiers accords d’adhésion, entre la République tchèque et l’Union européenne. On l’entend souvent de dire, qu’il faut que l’Union revienne vers un modèle plus économique que politique. Klaus est persuadé que c’est la coopération économique qui est au cœur de l’intégration européenne. Il se trompe. Dès le début, à l’époque des « Pères de l’Europe », il s’agit d’un projet politique. Jean Monnet, Konrad Adenauer ou Robert Schuman avaient surtout l’idée d’une Europe politiquement unie, en paix et prospère. La coopération économique était simplement pour eux un moyen, un outil pour arriver à une profonde intégration politique. Si Vaclav Klaus connaissait un tant soit peu l’histoire de l’Europe, il en aurait eu conscience dès la signature des premiers accords.
L’influence d’une branche au sein du parti présidentiel
Le plus grand parti politique de droite, l’ODS, qui est actuellement le cœur de la coalition gouvernementale et dont le Premier ministre est issu, est divisé en plusieurs branches. Le Premier ministre, Necas, représente la branche proche du Président Klaus. Au niveau international, elle impose une forte coopération avec les Conservateurs britanniques, qui, avec l’ODS constituent le pilier de l’alliance des conservateurs dans le Parlement européen. Et c’est probablement l’influence de la branche eurosceptique au sein du parti qui a causé le refus de la Tchéquie de signer le Pacte Budgétaire de concert avec la Grande-Bretagne.
Mais la République tchèque n’est pas la Grande-Bretagne. L’économie de la République tchèque est fortement dépendante de l’export dans les pays de la zone euro. La coopération avec ces pays est cruciale pour notre stabilité. Par son « non », le Premier ministre a laissé passer la possibilité de montrer la présence de la Tchéquie parmi les pays « en bonne santé » au sein de l’Union.
Un Etat qui adore se faire prier ?
En plus, la décision de Necas était absolument inattendue. La Grande-Bretagne a annoncé son « non » en avance. Par contre la République tchèque, plus précisément le Premier ministre, n’avait fait aucune allusion à son refus. Ce comportement est très peu professionnel et atteint le prestige de la Tchéquie sur la scène européenne. Aux yeux des autres membres, nous sommes simplement devenus un Etat « peu fiable ».
Le problème de notre politique européenne est qu’elle n’est pas constante. A cause de ces décisions confuses, semblables à la dernière décision de Necas, la Tchéquie a donc gagné une réputation de fauteur de trouble, jamais satisfait et qui aime se faire prier.
Les arguments de Necas sont grotesques
L’argument principal de Necas est que la République tchèque ne pourrait pas faire partie des sommets réguliers de la zone euro. C’est un argument absolument infantile. Cela ressemble à celui d’un petit garçon qui n’a pas reçu son jouet et maintenant crie et frappe autour de lui. En plus, cet argument est absolument faux, puisque c’est la faute de notre gouvernement si la Tchéquie ne fait pas partie de la zone euro. Avant le début de la crise financière, la République tchèque respectait parfaitement les critères de Maastricht et n’avait plus que quelques années à attendre pour pouvoir adhérer à la zone euro. Mais l’adoption de l’euro n’est plus une question économique, une question de respect ou non des critères de Maastricht. En Tchéquie, c’est une question purement politique et l’adoption de l’euro n’était pas dans l’intérêt de gouvernement, parce qu’il s’agit d’une décision impopulaire.
Les vraies raisons sont de nature politiques
Il semble que les vraies raisons pour lesquelles Necas a refusé le Pacte européen sont de nature politique. Necas veut simplement assurer sa position auprès la branche eurosceptique de son parti. On peut aussi supposer qu’il veut renforcer le partenariat entre l’ODS et un partenaire fort et influent – les conservateurs britanniques. Le rôle du Président Klaus qui en est politiquement très proche ne peut pas non plus être négligé.
De toute façon, il est très dommageable que nos représentants ne remplissent pas leurs promesses et abîment le prestige de la République tchèque. Tout cela seulement pour protéger leurs intérêts personnels dans la politique interne du pays.
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