La guerre des drapeaux
Une veille histoire de minorités
La question de la minorité hongroise en Roumanie n’est pas du tout nouvelle et le cas du Pays sicule est une question spécifique dans le statut de cette minorité. Cette région qui a réintégré la Roumanie en 1918, après la Première Guerre Mondiale, a eu depuis lors un statut incertain en Roumanie, pays qui a toujours été un État national. Dans la période communiste, la région a eu un statut autonome entre 1952 et 1968, mais l’arrivée au pouvoir de Ceausescu a changé la situation. Avec le retour à un régime démocratique après 1989, la question de l’autonomie a été évoquée et les revendications sont très fortes encore aujourd’hui. Cela a déclenché un conflit diplomatique entre Bucarest et Budapest. Ce n'était qu'une simple question symbolique, mais qui a réussi à toucher l’identité des Roumains et des Hongrois en même temps. L’utilisation du drapeau du Pays sicule en Roumanie a été déclarée illégale par les autorités, tandis que les officiels de Budapest l’ont considérée comme une modalité pour mieux faire entendre les doléances des Sicules. Les déclarations de soutien à leurs revendications d’autonomie faites par l’ambassadeur hongrois en Roumanie et par le ministre hongrois des Affaires étrangères ont étonné les médias roumains et ont enflammé les officiels. Les réactions des représentants de la Roumanie on été assez radicales en mettant même en perspective une fin du mandat de l’actuel ambassadeur de Hongrie. Néanmoins, le ministre des Affaires étrangères reconnaît la nécessité d’arriver à un accord pour que les relations politiques et économiques des deux pays n'en soient pas affectées.
La Roumanie, un Etat dont l’organisation rend impossibles les revendications d’autonomie
Même s’il y a beaucoup de minorités en Roumanie et que la hongroise est la plus nombreuse, la Roumanie reste avant tout un Etat national. La force de ce principe est donnée par son inscription dans la Constitution roumaine, dans le premier article: « La Roumanie est un Etat national, souverain, indépendant, unitaire et indivisible. » En effet, toute tentative de revendication d’autonomie de la part de la minorité hongroise de Roumanie reste considérablement difficile à mettre en place. Du point de vue constitutionnel, il est impossible d'accorder l’autonomie territoriale à une région de la Roumanie. Certes, cette question pourrait être réglée par une révision de la Constitution qui devrait pourtant faire face à deux problèmes. D’une part le taux de participation des Roumains aux référendums antérieurs a été assez faible (l’exemple de la sous-participation au référendum de destitution du président est très significatif), d’autre part le référendum s’adressera à tous les citoyens de la Roumanie et pas seulement aux habitants de ces départements. Il ne faut pas ignorer le fait que l’attitude générale des Roumains est opposée à toute revendication d’autonomie.
Les efforts faits par la Roumanie pour une vraie intégration des minorités
De plus, les revendications d’autonomie des habitants hongrois de ces départements auraient été justifiées s’ils n’avaient pas des droits en tant que minorité ou si leur identité n’était pas reconnue. Tout au contraire, les autoritaires roumaines ont essayé d’intégrer les minorités et de les aider à préserver leur identité ethnique. C’est pourquoi il y a des écoles où l'on enseigne en hongrois, une épreuve de baccalauréat de hongrois comme langue maternelle ou encore des formations enseignées en hongrois dans les universités de Transylvanie. De plus, la Roumanie a réussi avec succès à harmoniser sa législation en ce qui concerne les droits des minorités avec celle de l'Union européenne en adhérant à la Convention cadre pour la protection des minorités et à la Charte européenne des langues régionales. Dans le contexte actuel, vingt-deux ans après la chute du communisme et sept ans après l’adhésion à l’Union Européenne, il est évident que le statut de la minorité hongroise s’est amélioré. Du point de vue politique, la minorité hongroise a été toujours représentée au Parlement et après chute du communisme le principal parti hongrois a toujours été inclus dans le gouvernement. En effet, les revendications d’autonomie qui persistent depuis des décennies ne trouvent pas de justifications pertinentes.
Les tensions entre la Roumanie et la Hongrie - une contradiction avec les valeurs de l’U.E.
Enfin, vu que les deux pays sont membres de l’Union Européenne depuis quelques années, il serait normal qu’ils puissent surmonter ces tensions nationales. Le but de l’U.E. est une Europe diverse et pacifiée où ce type de revendications faiblement argumentées et ce type de tensions entre deux nations n'ont pas leur place. En effet seule la voie de la négociation peut rétablir une relation efficace entre la Roumanie et la Hongrie.
Dieser Artikel präsentiert bewusst nur eine der zahlreichen, divergierenden Meinungen zu diesem kontroversen Thema. Sein Inhalt entspricht nicht zwingendermaßen der persönlichen Meinung seines Verfassers. Bitte sehen Sie hierzu Die Philosophie von Duel Amical.
Un voisinage historique mis en danger
La question des relations entre les Roumains et les Hongrois de Transylvanie transcende le temps. Depuis l’arrivée des populations hongroises dans la plaine Pannonique aux alentours de l’an 900, un processus de conquête de la Transylvanie a été mis en place. Cependant les Sicules (Secui en roumain) sont une population dont les liens avec les Hongrois sont coupés depuis longtemps. Ils ont ainsi développé une identité originale à l’intérieur de l’arc carpatique. Les deux populations majoritaires des départements de Harghita et Covasna, où la population sicule a vécu pendant des siècles aux côtés de la population vernaculaire, sont maintenant les victimes d’un jeu politique et d’un possible blocage diplomatique à cause des déclarations faites par le Ministre des Affaires étrangères de la Hongrie, Nemeth Zsolt. Son Excellence exhorte les maires des localités hongroises à mettre les drapeaux du pays sicule à côté des drapeaux hongrois, comme il l'a déjà recommandé aux maires des localités transylvaniennes. Pour le premier ministre roumain, Victor Ponta, cette action est le signe d'une prise d'autonomie territoriale par la population hongroise dans les deux régions mentionnées, ce qui est interdit par la Constitution roumaine. Tout de même, il faut dire que « la bataille des drapeaux », comme elle a été présentée dans la presse roumaine, n'est qu’un jeu d’anti-publicité politique contre la Roumanie.
Une « bataille des drapeaux » inventée
La loi roumaine ne mentionne pas l’impossibilité de mettre un drapeau d’une autre entité que l’État si les symboles nationaux de la Roumanie ne sont pas déconsidérés. Le juge qui a tranché le litige au tribunal de Covasna a considéré que l’utilisation du drapeau du Pays Sicule à côté du roumain n’est pas un problème parce que il y avait déjà des précédents qui affirment que la chose est possible. En effet, d’autres départements de la Roumanie ont utilisé leurs propres symboles à côté du drapeau national. Mais ici le problème est plus compliqué parce qu'il implique aussi le droit au respect des minorités. En Roumanie la minorité hongroise est bien intégrée, sans doute en raison de leurs facilités culturelles et politiques, mais quand même, le problème de l’autonomie du Pays Sicule reste récurrent depuis 1989 à cause du statut que la région a détenu pendant la présidence de Gheorghe Gheorghiu-Dej du début des années 1950 jusqu’à la fin de la décennie 1960. En Roumanie personne n’a jamais essayé de contester les droits des Sicules à habiter dans le Pays Sicule dont ils ont fait une belle région touristique. Mais la demande compulsive d’autonomie est en train de ruiner des relations historiques avec le nouvel essor des extrémismes.
Une scission causée par les médias ?
Des spécialistes affirment que la demande d’autonomie susmentionnée est le fait des extrémistes hongrois. La présence des deux pays au sein de l’Union européenne, la Hongrie depuis 2004 et la Roumanie depuis 2007, aurait dû avoir comme effet un abaissement des conflits issus des problèmes minoritaires compte tenu qu’une citoyenneté européenne commune a été calquée sur la citoyenneté nationale depuis ce moment-là. Les médias poussent des populations qui ont vécu ensemble pendant très longtemps à se mettre artificiellement en opposition, pour servir les jeux politiques des dirigeants. Cela s'explique aussi par la levée des restrictions de circulation depuis l’intégration européenne, une carte d’identité étant suffisante pour passer la frontière roumano-hongroise. Les mouvements d’extrême droite roumains ont exprimé l’idée que si la population hongroise désire vraiment se sentir dans l’esprit hongrois, c’est extrêmement facile : elle peut déménager en Hongrie. Selon eux, c’est encore plus simple depuis que le gouvernement hongrois a donné le droit aux citoyens d’origine hongroise ou qui se considèrent Hongrois d'obtenir facilement la citoyenneté hongroise. Ceux qui en sont issus rsiquent donc d'être pris dans le feu croisé des extrémismes.
Un scénario affreux
Les dirigeants des deux côtés ont envisagé la possibilité d’un conflit civil si le problème n'était pas résolu ; parce qu'après le déclanchement de la crise économique et les concessions faites par le gouvernement roumain, la Nouvelle Droite, le parti d’extrême droite roumain, a rappelé la déclaration du maréchal Ion Antonescu faite au moment particulier de l'expiration du traité de Trianon. Le maréchal Antonescu, le chef du gouvernement légionnaire de la Roumanie avait dit que « aucun sillon ne sera pas donné de la terre de la Roumanie » et aussi que « la Transylvanie est l’âme de la Roumanie".
De nos jours, un conflit civil n’est pas désirable, et l’amitié ainsi que l'osmose entre les populations roumaines et hongroises de la Roumanie ne peuvent pas être mises en cause. Mais les conflits encore récents en Europe montrent que parfois des populations qui ont vécu longtemps ensemble peuvent rompre leurs relations de manière irréparable.
La solution la plus facile à envisager est le maintien de bonnes relations, le bon sens et la compréhension envers les droits d’autrui.
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